Au-delà du street art

Au musée de la Poste en ce moment et jusqu’au 30 mars.

L’exposition commence dans la queue. J’arrive un peu tard et tombe nez à nez avec un pompier chargé de clôturer la file d’attente. Je me sens un peu vieux au milieu de ces grappes d’étudiants. Pas de looks particulièrement originaux pour les filles. Pour les garçons, quelques vêtements amples, chapeaux et barbiches. Quelques effluves de bière et de cannabis achèvent d’identifier les grappes.

Je m’intéresse au « street art » depuis quelque temps. Comme pour l’art contemporain, j’apprécie sa capacité à repousser les limites.

Les artistes exposés sont souvent comme moi issus de la génération Giscard. Politiquement peu revendicatifs, ils se dissocient à cet égard de leurs aînés (quelques-uns sont exposés). Ce qu’ils recherchent, c’est une « touch », une identité qui les fera sortir du lot. En gros, la police de caractère importe plus que le texte.

C’est un paradoxe de vouloir enfermer le « street art » dans un musée, mais de nombreuses vidéos disséminées tout au long de l’exposition permettent de nous mettre en situation.

Qui sont les street artistes d’aujourd’hui ?

Leurs outils restent les mêmes que ceux de leurs aînés : pochoirs, bombes …

Leur graphisme est souvent hyperexpressif et se distingue à ce titre complètement de l’imaginaire des artistes contemporains.

Les sources d’inspiration des œuvres exposées proviennent souvent de l’univers ludique des années 80 : univers des BD, du rubik’s cube ou de space invaders revisités avec beaucoup d’originalité. Des références plus modernes encore comme cette suite graphique autour des « messages d’erreurs ». Mais plus généralement, les street artistes traquent leurs sujets dans tous les recoins de nos sociétés industrielles.

Outils, graphismes, sources d’inspiration…il manque un élément capital pour identifier le street artiste : le support.

Murs, bois, béton, métal, verre…ils s’expriment en tous lieux et en tout temps et mettent en valeur le support sur lequel ils s’expriment, leur imagination n’a pas de limite et ils transforment ainsi sans vergogne l’image de la ville, que ce soit sur un terrain vague, un wagon abandonné, une boîte aux lettres ou une poignée de porte. Tout est art dans la ville selon les street artistes, ils ne sont là que pour le souligner.

Edouard

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