En prévision de la sortie, mercredi prochain d’ « AO, le dernier Néandertal » de Jacques Malaterre, France 3 a programmé hier soir à une heure impossible (22h45), un documentaire présentant la grande découverte de l’année : la preuve génétique de l’interfécondité entre Sapiens et Néandertal. Télérama, un magazine que je respecte beaucoup, cassait complètement cette émission en se focalisant sur un extrait du film dans lequel on voit papa/Néandertal et maman/Sapiens…jouer au papa et à la maman. C’est vrai, cette scène n’a absolument aucun intérêt (on sait comment ça marche). De même, l’idée de faire déambuler un faux néandertalien dans Paris pour démontrer que personne n’y fait attention est un peu débile. Enfin, la présentation idéalisée de Néandertal en « gentil sauvage », ainsi que la conclusion sur l’acceptation de la différence, est assez niaise.
Ceci dit, ces grosses ficelles permettent de faire passer une réalité scientifique (la coexistence aujourd’hui entre des espèces de Sapiens différentes sur la surface du globe) sur laquelle il est délicat de communiquer puisqu’elle touche à la notion de « race ». Elles permettent aussi de tordre le cou à l’idée reçue du massacre de Néandertal par Sapiens. Malgré toutes ses imperfections et maladresses, cette émission a donc eu le mérite de dire la vérité.
À mon avis, cela lui donne une valeur beaucoup plus grande que des présentations plus brillantes, mais qui nient cette découverte majeure, comme la vidéo de 6 minutes du très médiatique paléoanthropologue Pascal Picq, que l’on trouvait hier sur le site du journal « Le Monde ».
Edouard
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