Poulet aux prunes

L’histoire se passe à Téhéran en 1958. Nasser-Ali, marié et père de deux enfants est musicien : joueur de Tar (sorte de banjo iranien). N’arrivant plus à jouer, il décide de changer d’instrument, jusqu’au jour où il se rend compte que le problème ne vient pas de l’instrument, mais de lui-même. Petit à petit, une idée germe dans sa tête : il va se suicider. La BD est le récit des 7 jours qui précèdent l’acte fatal que nous ne verrons pas et qui sera présenté sous forme d’un rêve.

Marjane Satrapi, l’auteur du génial Persépolis qui, en 2003, a élevé l’art de la bande dessinée jusqu’à un sommet rarement atteint (et qui, à mon avis n’a d’égal que Maus d’Art Spiegelman) nous offre une bande dessinée bien triste et pour tout dire franchement déprimante. Poulet aux prunes fait penser à « J’ai 28 ans et qu’ai-je fait de ma vie » sans l’humour, l’autodérision, la critique sociale et le brin d’optimisme qui donnaient du croustillant à l’ouvrage de Gérard Lauzier.

Cette histoire ne donne pas envie de se marier, ne donne pas envie d’avoir des enfants et ne donne pas envie d’avoir une activité artistique. En deux mots, elle ne donne pas envie de vivre : normal pour un récit qui a « le suicide » pour thème principal.

Même si l’histoire est bien racontée, si le dessin est original et si Satrapi continue à faire découvrir à l’occident les traditions de la société iranienne, un malaise subsiste après en avoir terminé la lecture. Un auteur a-t-il le droit de dire, même avec talent, que la vie est sans issue alors même qu’elle peut paraître comme telle pour beaucoup de lecteurs ? Bien entendu, la réponse est une question d’éthique. Pour moi, c’est non.

Poulet aux prunes
Marjane Satrapi
2008

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Edouard

Salade de coudes

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L’été est enfin là (un peu trop peut-être). À nous soleil, barbecues, farniente, coquillages, crustacés, plages abandonnées et…salades de coudes.
Et oui, depuis quelques semaines, je voue un amour passionné pour ses grosses pâtes qui semblent surgies de l’atelier d’un plombier nain.
Recette du jour pour 2/3 personnes.
Ingrédients :
100 g de coudes
1 Oignon
1 Citron
2 tomates
1 boîte de maïs
100 g de feta
Menthe, cerfeuil…
Sel
Huile d’olive
Faites cuire les pâtes et, dans une poêle, faites dorer l’oignon coupé en rondelles dans un peu d’huile d’olive.
Dans un saladier, ajoutez les tomates coupées en morceaux, le jus du citron et tous les autres ingrédients.
Mélangez bien le tout après y avoir incorporé les pâtes et l’oignon, laissez refroidir quelques minutes.
Laissez le saladier deux heures au frigidaire.
Dégustez, c’est divin.
PS : si vous avez pratiqué une activité physique juste avant : c’est encore meilleur.

Edouard

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Eric Woerth: un homme « sportif »

Cette année encore, j’ai assisté aux rencontres de la modernisation de l’État. Eric Woerth, un habitué des « rencontres », devait initialement intervenir mardi matin. Lundi, on me donne un nouveau programme à l’entrée qui reportait d’un jour cette intervention.
Ce matin, compte tenu de la violence des assauts politico-médiatiques qui l’avaient encore frappé la veille, un doute sérieux quant à son éventuelle participation planait au-dessus de l’amphi principal de la maison de la chimie.
Finalement, il est arrivé (presque à l’heure), au milieu d’un essaim de photographes et de journalistes.
Une fois sur l’estrade et avant même d’avoir ouvert la bouche, il fut unanimement applaudi par l’assemblée, sans doute soulagée de ne pas s’être déplacée pour rien.
Eric Woerth n’était pas venu parler de l’affaire Bettencourt et était là pour donner sa vision du fonctionnaire de 2020. Après un bref exposé « adaptabilité-mobilité », se fût au tour des « questions-réponses » :
– Que pensez-vous de la votation helvétique ?
– Ne me parlez pas de la Suisse…pas en ce moment. Je ne connais pas ce pays.
(rires)
Un peu plus tard.
– Avez-vous peur d’engager une réforme globale du statut des fonctionnaires ?
– Oh, vous savez, il y a peu de choses qui me font peur.
(rires)
Il y avait quelque chose de presque magique chez cet homme attaqué de toute part et jonglant avec son public, les journalistes et les photographes qui le mitraillaient sans cesse. C’était presque beau : une magie pareille à celle qu’on voit parfois chez les vraies équipes de foot.
Cet homme, sans doute pas aussi noir que le prétendent ses détracteurs, mais peut-être pas aussi blanc que l’imaginent ses supporters, je l’ai trouvé simplement « sportif ».

Edouard

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