Le billet d’aujourd’hui se situe à la charnière entre plusieurs rubriques du blog. Ne sachant à laquelle le rattacher, mes visiteurs le trouveront dans « blog », « nouvelles » et « psy ».
Certains d’entre vous ont peut-être cliqué sur le lien « zornproject » dans la colonne de droite.
Il s’agit d’un site dont j’ai eu connaissance il y a environ deux ans qui publie des nouvelles qui tournent autour de la schizophrénie. Le sujet m’intéresse et j’ai plusieurs fois tenté l’exercice, sans beaucoup de succès. J’avais même acheté un petit bouquin qui était censé vulgariser la chose, mais qui ne me parlait pas beaucoup.
Il se trouve que cette semaine, ZORNproject a proposé en téléchargement gratuit un petit recueil de 13 nouvelles que j’ai dévorées en quelques heures.
Les deux premières sont assez académiques, dans des styles grand public. Dans la première, une intrigue à la docteur Jekyll et myster Hyde et dans la deuxième, une histoire de folie douce.
Avec les n° 3 et 4 et 6, on monte d’un cran et on passe à l’aspect autodestructeur de la maladie.
La nouvelle 5 aborde le thème de l’impact de la maladie pour les proches. Thème qui sera développé dans les nouvelles 7 et 8. La nouvelle 7 évoque aussi rapidement la question de l’incarcération des schizophrènes « dangereux ».
La n°9 s’attache à la perception du schizophrène « léger » par l’homme de la rue. Elle a des accents d’ « éléphant man » et me touche tout particulièrement.
Les nouvelles 10 et 11 décrivent la schizophrénie sous un angle poétique : j’ai du mal à accrocher.
La n° 12 revient sur l’autodestruction, mais fait aussi un focus sur la difficulté que peut avoir l’entourage proche à percevoir et accepter la maladie.
La dernière nouvelle est écrite à quatre mains par une schizophrène (ce n’est pas celle qui m’a le plus marqué).
Bref, à l’issue de ma lecture, j’ai l’impression de cerner un peu mieux cette pathologie aussi célèbre que difficile à comprendre. Tous ne sont pas dans des hôpitaux psychiatriques ou dans des quartiers de haute sécurité. Souffrent-ils tous de leur maladie ? Peut être pas, mais il n’y a pas de témoignage dans ces nouvelles d’un schizophrène à l’aise dans ses baskets…
Qu’est-ce finalement ? La perception de plusieurs réalités en même temps. Ne sommes-nous pas tous un peu schizophrènes ? N’est-ce pas le propre de l’homme et en particulier de l’artiste de chercher une autre réalité ? Beaucoup de nouvelles mettent en scène des écrivains. Je ne pense pas qu’on devienne schizophrène en écrivant, mais peut-être que beaucoup de schizophrènes trouvent un salut dans l’écriture. Peut-être suis-je schizophrène sans le savoir.
Edouard
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