Le secret de la Licorne

Sur un marché bruxellois, Tintin fait l’acquisition de la maquette d’un vieux navire de guerre, la Licorne qu’aurait commandée au XVIIe siècle un certain chevalier de Haddock. Suite à un concours de circonstances, le célèbre reporter va se retrouver à bord d’un cargo : le Karaboudjan. Là, il va faire la connaissance d’Archibald Haddock, un capitaine trompé par son second, confit dans l’alcool et dernier descendant du chevalier de Haddock.

Mouais…c’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit en sortant du cinéma. Les lecteurs de Tintin auront bien entendu reconnu l’intrigue du « crabe aux pinces d’or » dans lequel Tintin rencontre Haddock, s’ajoutant à celle du « secret de la Licorne ». À la fin, il y a aussi un petit bout du « trésor de Rackham le Rouge », mais c’est album devrait être plus largement repris dans le second opus des Spielberg-Jackson.

Combien de temps ai-je passé, vers 7-8 ans à lire et relire le secret de la Licorne, à regarder les vignettes qui faisaient le récit du combat naval entre Le chevalier de Haddock et Rackham le Rouge ? Les aventures de Tintin constituent les fondations de tout mon background culturel. Le graphisme, les intrigues et les dialogues sont si incrustés dans mon esprit qu’il m’est pénible de voir Tintin représenté autrement qu’en « ligne claire ». Un mélange des intrigues, pourquoi pas, mais rajouter des scènes qu’on ne voit pas dans les albums, je crie au sacrilège ! C’est comme si on ajoutait de nouveaux passages dans la Bible…

Dogmatique, moi ? Pour tout ce qui touche à Tintin, peut-être. Les Spielberg-Jackson cassent le sanctuaire Tintin, jalousement gardé pendant des décennies par la veuve d’Hergé. Tintin est-il uniquement une émanation de son créateur ou est-il un personnage à part entière ? Il paraît que Spielberg a fait la découverte de Tintin lorsqu’il tournait Indiana Jones. Pas étonnant qu’il ait mis un peu d’Indiana dans Tintin. Peter Jackson, né dans un pays du Commonwealth, connaissait le reporter depuis son enfance. Sans doute y a-t-il eu débat entre les deux hommes pour savoir ce qu’il était possible ou non de transgresser.

Finalement, peut-être que la sanctuarisation virait à l’asphyxie et risquait de précipiter le reporter dans l’oubli. Peut être que l’homme à la houppe devait se détacher un peu de son géniteur pour parler aux plus jeunes et à ceux qui ne le connaissent pas, aux États-Unis notamment. C’est à ce public que le film s’adresse avant tout et non aux vieux tintinophiles qui n’y trouveront pas tout à fait leur compte.
Tintin survivra-t-il en dehors du cadre voulu par Georges Remi ? L’avenir nous le dira.

Edouard

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Edition et éditeurs

Il y a presque un an, dans « édition et débroussailleuses », je racontais comment j’avais sélectionné 17 éditeurs dans l’ouvrage de la revue Lire : « comment se faire éditer ».
J’étais alors très loin de m’imaginer qu’il me faudrait de nombreux mois avant de poursuivre mes investigations éditoriales. Elles ont repris mi-septembre : J’ai choisi de procéder par vagues et d’en choisir 8 sur les 17 pour la première.
D’abord, faire imprimer 8 manuscrits et trouver 8 enveloppes à soufflet : rien de très compliqué jusque là. Ensuite, en relisant les conseils de « comment se faire éditer », j’ai compris qu’il allait falloir me résoudre à écrire des lettres d’accompagnement pour chaque éditeur : la plupart le demandent et ceux qui ne disent rien ne disent pas non plus qu’ils n’en veulent pas. La longueur ? Je me suis aligné sur les 10 à 15 lignes dont parle le guide.
Comment individualiser chaque lettre ? En essayant de mieux connaître les éditeurs, bien entendu. Comment faire pour mieux les connaître ? Il y a le site qu’il est indispensable d’aller voir pour connaître les modalités particulières d’envoi du manuscrit. Il y a Wikipédia pour connaître l’histoire des éditeurs et les auteurs qui sont attachés aux maisons. Il y a enfin les moteurs de recherche des journaux qui informent sur l’actualité des éditeurs. Tous ces éléments permettront au final de déterminer ce qu’il peut y avoir de commun entre vous et chaque éditeur. Bien entendu, ça restera une impression, une tendance très subjective pour envoyer 8 lettres de 15 lignes légèrement personnalisées.
Une fois cet exercice réalisé, viendra le temps de la réalisation des colis renforcés au gros scotch : séquence collage et découpage qu’on évoque rarement dans la vie d’un auteur.
Voilà maintenant l’épreuve ultime, celle qui marque la fin d’un chapitre et que j’ai finalisée aujourd’hui, celle à partir de laquelle la période de l’attente commence : l’envoi par la poste.
Mon guide fétiche recommande un envoi par lettre recommandée avec AR. Sachez que l’envoi de 8 manuscrits avec AR est une entreprise très chronophage, tellement que j’ai décidé de la répartir sur deux samedis matin. Aux auteurs qui ne seraient pas passionnés d’informatique, je conseille de faire un premier envoi pour voir comment ça marche. En effet, tout est informatisé et pour les recommandés, il faut dire à la machine que votre envoi est une lettre et non un colis. Sinon, elle le fera partir en colissimo.
Après tout ça, vous rentrez chez vous et vous vous rendez compte que vous êtes vidé, sec, que rien que le fait d’écrire un article sur votre blog pour informer vos lecteurs que le chapitre est terminé se révèle être une entreprise pénible.
Petit à petit, vous vous réveillez, vous sortez du cocon dans lequel vous vous êtes enfermé pendant deux ans pour écrire votre roman. Vous réalisez qu’un vrai monde existe, un monde fait de chair et d’os. Et là vous pensez : « bon, me vla sorti. Et ben c’est tant mieux parce que je ne ferai pas ça tous les jours ! »
À bientôt j’espère, pour de nouvelles aventures.

Edouard

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