La Dame à la Licorne

« Cette histoire est pure fiction. Elle repose sur de raisonnables hypothèses concernant les tapisseries de La Dame à la Licorne. On ne sait pas à quelle date précise la situer, même si les vêtements des femmes et les techniques de tapisserie les font, sans doute, remonter à la fin du XVe siècle. Nous ne savons pas non plus à qui l’on en doit l’exécution, même si la facture et la technique donnent à croire que l’atelier devait être dans le Nord, sans doute Bruxelles, dont les mille-fleurs étaient alors une spécialité. »
Ce livre est à lire jusqu’à la page « notes et remerciements ». L’auteur s’est très bien documentée sur le sujet ce qui nous vaut une histoire très intéressante sur les techniques de tissage, comment étaient faite les couleurs, comment choisir le bon fil, ce que l’on mangeait à l’époque, l’ameublement, les coutumes, les mœurs, etc.
Quelques histoires d’amour agrémentent la narration… mais ne gênent pas et n’occultent pas la peinture et le tissage.
De cet auteur, j’avais lu « La jeune fille à la perle » qui parlait de Wermeer.
Mêmes soins apportés aux recherches, à l’écriture et c’est avec facilité et délice que j’ai lu TOUT ce livre.
La Martine émerveillée.
CHEVALIER Tracy
Folio 2011 (2003), 359 p.

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Inside Llewyn Davis

La vie pathétique d’un chanteur de folk raté dans l’Amérique du début des années 60.

Il y avait un truc qui me plaisait dans le titre et comme je suis assez fan des Coen, je ne me suis pas méfié. Ce film est complètement déprimant. Je reconnais cependant qu’il y a une grande part de subjectivité dans ce jugement : l’établissement appelé pompeusement lounge où j’ai bu un tord-boyaux immonde juste après la séance et oublié mon écharpe n’y est certainement pas indifférent. OK, je rectifie mon jugement : je n’ai pas aimé ce film.

Pourquoi ? Tout d’abord, comme l’a judicieusement souligné mon compagnon de beuverie, parce que Llewyn est présenté sous un jour plus que noir, sans aucun espoir de salut, tant et si bien qu’à trop taper dessus, les réalisateurs révèlent une quasi-cruauté et s’il y a une chose que je ne supporte pas, c’est la cruauté des réalisateurs pour leur personnage.

Bon, à leur décharge, je reconnais que l’univers des chanteurs folk au début années 60 ne devait pas toujours être particulièrement riant, comme en témoigne d’ailleurs le contenu des chansons. Ceci dit, une petite note d’espoir aurait été la bienvenue. Je ne parle pas d’humour, car l’humour des réalisateurs est heureusement là, mais très noir, comme toujours.

Une autre explication de cette déception vient à mon avis du titre et de l’attente qu’il avait fait naître en moi. Je veux bien entendu parler du mot « inside » qui m’avait laissé imaginer quelque chose de beaucoup plus introspectif ; à un truc du genre « dans la peau de John Malkovich ». Or, ici, Llewyn n’a aucune épaisseur. Il agit de manière totalement impulsive et irraisonnée comme le font presque toujours les personnages des deux frères.

On comprend vaguement vers le milieu du film que l’ « inside » renvoie à l’envers du décor, en opposition à l’ « outside » qui renverrait à la scène. Cependant, on voit très peu cet « outside » et le peu qu’on voit ne semble pas tellement plus reluisant que l’ « inside ».

Y a-t-il un message derrière tout ça ? Peut-être n’ont-ils pas souhaité en délivrer. Il n’en reste pas moins que celui que j’ai retenu est « beaucoup d’appelés, peu d’élus ». C’est vrai que les films parlent généralement plus des artistes qui réussissent que de ceux qui ne réussissent pas et c’est bien de parler aussi de ceux-là, beaucoup plus nombreux que les quelques stars qui sortent du lot. Ce que je veux seulement dire, c’est que le personnage de Llewyn aurait dû être moins loser absolu, cela l’aurait rendu plus crédible et nous aurait donné envie de nous identifier un peu à lui et non de le protéger contre le sadisme de ses démiurges.

Edouard

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L’âge des miracles

Un livre pour bluettes prépubères américaines.
La terre tourne plus lentement. À la bonne heure ! Voilà un sujet de science-fiction qui peut être intéressant avec une once d’imagination. Las ! L’auteur nous livre les angoisses mièvres d’une mère hystérique et alcoolique et d’une gamine amoureuse. S’il fallait sortir le kleenex, pour moi, c’est râpé ! J’ai préféré fermer le livre au bout de 100 pages d’ennui, non sans avoir été voir la fin. Bouf ! Une navette qui s’appelle Explorer. J’ai déjà entendu ça quelque part…
Du déjà vu même pas intéressant.
La Martine qui a dormi 2 h de moins… Grrrr !
THOMPSON WALDER Karen
VDB 2012, 441 p.

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Mort et résurrection de Lou Reed (Black Angel Death Song Revisited)

Je n’ai rien ressenti ce dimanche soir. Les vacances en famille avaient été bonnes. Le titre était tombé brutalement en ouverture du flash de 19h : « Lou Reed est mort ». Bon. Deux interviews autorisées plus tard, j’éteins. Les enfants continuent à se chamailler à l’arrière, aucune faiblesse du régulateur, la voiture glisse à bonne vitesse.
Premier titre sur France Info, pas mal. Demain, je vérifierai en replay sur TF1 et France 2. L’info est traitée dans une sous-rubrique en fin de journal. Claire Chazal écorche le nom du Velvet, le titre des albums. Traitement à la va-vite, superficiel et approximatif. Je suis un peu rassuré. Je me demandais depuis plusieurs années comment sa mort serait couverte par les médias. Existait-il dans l’imaginaire collectif, icône grand public ou marginal insignifiant ? J’ai maintenant une réponse. Fin de l’histoire. De toute façon, je l’avais tué depuis plusieurs années. La prétention avec laquelle il accompagnait des choix artistiques indéfendables depuis The Raven (2003) avait achevé d’enterrer ce monstre en moi que la joie du foyer familial avait déjà paisiblement enseveli au fil des ans.
———
Y a-t-il une nécessité à replonger dans une œuvre lors du décès de son auteur ? Sans doute une vague curiosité morbide, pour voir si la perception que vous en aviez est altérée ou magnifiée par les évènements.
J’y ai donc retouché au troisième jour. Une petite dose au début. Sur Transformer, mille fois entendu, le vaccin tenait encore bon. C’est en arrivant à Ride Sally Ride que tout a commencé à se déliter, le cœur contraint reprenant peu à peu sa véritable forme une fois libéré du poing desserré.
C’est obscénité, cynisme, morgue, autant de lieux communs (véridiques) dont est barbouillée toute biographie de Lou Reed, en particulier ces rubriques nécrologiques toutes bricolées sur les mêmes assertions faciles. C’est aussi une voix caressante et intime, une justesse des mots et de l’intention, des abymes de désespoir, une carapace contre la société normalisante, des lames sensuelles dans le Goliath. Et dès les premières années, derrière cet étal de noirceur, un désir résurgent de rédemption : de Beginning to see the light à Trade in, en passant par cet album charnière, the Blue mask, funambule entre le Ciel et l’Enfer. À défaut de rédemption, on lui a offert la réhabilitation. Il s’y est engouffré, enfoncé, complu.
Mais aujourd’hui l’errance a pris fin. Je m’emplis à nouveau de toi. Je sens le flux revenir et irriguer mes veines. Ton œuvre est cette héroïne que tu as chantée. Ce n’est pas une poudre blanche, c’est une âme sœur et liquide en injection sous-cutanée. Extase et effroi. Excitation suprême, fièvre, stupeur, manque absolu. Je ressens physiquement les piqûres, elles me font souffrir. Je porte tes stigmates. Ad vitam. « I’m waiting for my man ». Le dealer est revenu, et elle est meilleure que jamais.
Au revoir Lou. Et bienvenu de retour.

Pierre

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Cyanure

Quelques jours avant Noël, une famille de riches industriels suédois se retrouve sur une île. Le patriarche passe l’arme à gauche après avoir tiré les oreilles de ses enfants et petits-enfants. Tout ce petit monde doit rester sur place pour cause de météo : le policier Martin Molin qui devait être présenté à la famille par sa fiancée mène l’enquête.

Défi ambitieux de vouloir nous transporter avec un scénario de base aussi académique. Depuis Stieg Larsson, les familles de riches industriels suédois n’impressionnent plus grand monde et en matière de huis clos policiers, le filon est épuisé depuis longtemps (Agatha, on t’a reconnue). C’est donc un « who done it » classique avec les sempiternels interrogatoires individuels des coupables potentiels…à la page 67, j’avais deviné la fin. Il faut dire qu’à force de bouffer du polar, je développe des capacités extra-lucides. J’ai tout de même continué ma lecture en espérant avoir fait fausse route. Il y a à un moment une très belle description du sentiment affectif d’une mère pour son fils, mais malheureusement, ça n’a rien à voir avec le crime.

Finalement, il faut lire ce petit roman à la lueur du quatrième de couverture. Camilla Läckberg est visiblement un auteur reconnu dans l’univers du polar qui a créé le personnage d’Erica Falck (jamais entendu parler). Il faudrait comprendre cette histoire comme un extra pour les fans.

Le quatrième de couverture s’adresse d’ailleurs aux fans en précisant que Martin Molin est un collègue de Patrick Hederström sans doute bien connu des chères têtes blondes suédoises.

Pour faire un bon polar il aurait fallu :
– un bon enquêteur. Bon, si les auteurs de polars pouvaient nous servir autre chose que des quinquagénaires divorcés, dépressifs et alcooliques avec une fille droguée, on ne s’en porterait pas plus mal, mais au moins, ça leur donne un peu d’épaisseur. Là, Martin Molin (quel nom pourri, mais peut être que prononcé à la suédoise, ça rend mieux) est plus fade qu’une assiette de pâtes sans sel ;
– Une bonne intrigue. Bon, il ne faut pas rêver, on ne peut pas éternellement innover, surtout dans les huis clos de 135 pages. Ce n’est pas pour moi l’élément essentiel.
– Un bon univers avec la vie du pays, du QG (commissariat, journal, agence…), la vie privée de l’enquêteur, ses petits travers, ses obsessions. En ce moment, j’aime bien l’univers d’Erlendur, en partie parce que je connais pas bien l’Islande, mais aussi à cause du parfum onirique qu’on y respire. Là on se dit « mouais, ça reste du sous-millénium ».

Edouard

 Camilla Läckberg

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Chocolat amer

Sous-titre:
Roman-feuilleton où l’on trouvera des recettes, des histoires d’amour et des remèdes de bonne femme.
Un vrai régal.
Pas seulement à cause du titre.
Laura Esquivel est mexicaine, et elle a travaillé dans l’enseignement et le cinéma.
Au Mexique, au début du 20e siècle, parmi les convulsions de la révolution, Tita tombe amoureuse de Pedro.
C’est compter sans la terrible Mama Elena, qui a décidé que Tita étant sa dernière fille, elle doit s’occuper de sa mère sans se marier. Pedro épousera une sœur de Tita, afin de rester auprès de l’amour de sa vie.
Tous les poncifs de la littérature de gare sont présents, avec en prime le talent et les recettes de cuisine.
Tita possède des talents culinaires exceptionnels. Ses cailles aux pétales de rose se révèlent des aphrodisiaques hors norme. Ses gâteaux provoquent des effets inattendus. La magie n’est pas absente, au point de mériter la comparaison avec Garcia Marquez, autre chantre du réalisme magique.
De manière assez scandaleuse, le lecteur se régale des malheurs de la pauvre Tita.
Je n’oublierai pas Mama Elena, qui fait penser à Madame Macmiche des petites filles modèles, ou à l’horrible Folcoche de Vipère au poing. Ou à la belle-mère de mon ami Ursmar.
Les harpies n’ont pas fini de remplir les pages de nos livres de chevet.
Amitiés gastronomiques,
Guy
Laura Esquivel – Folio – 248 p.

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Le Fusil de chasse

Trois lettres nous apprennent l’infidélité d’un homme.
Trois femmes écrivent au même homme.
Tout d’abord la fille de sa maîtresse, puis sa femme et enfin sa maîtresse.
Trois positions différentes et une même souffrance pour garder le secret et sauver les apparences.
Une écriture lapidaire et fleurie à la japonaise.
Vaut-il mieux aimer ou être aimé ?
Un livre qui se lit facilement, mais ne se raconte pas.
À savourer égoïstement.
La Martine
INOUÉ Yasushi
Poche 2011 (Stock 1963 – 1949) Que 88 pages

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Snowpiercer

2031 : l’humanité, ou plutôt ce qu’il en reste, est embarquée depuis 17 ans dans un train fou condamné à tourner autour du globe à une vitesse vertigineuse pour ne pas être saisi par le froid intense qui règne sur la planète.

Scénario innovent ? Mouais, on peut aussi voir ça comme une version modernisée du déluge : récit que l’on retrouve déjà 2000 ans av JC dans l’épopée de Gilgamesh. Les inquiétudes de l’humanité et la peur de l’extinction ne datent pas d’hier.

Ici, point d’animaux ou alors, seulement des animaux décoratifs, c’est bien « l’humanité » qui est menacée et non le vivant dans son ensemble. La « fin du Monde », c’est « la fin de l’humain ».

Le Utnaphistim/Noé est ici un industriel fêlé et génial, inventeur du train/arche : un monstre paternaliste. Le cataclysme n’est pas le fruit de la colère des dieux/de Dieu, mais est le résultat de tentatives hasardeuses des hommes pour contrer le réchauffement climatique.

Le scénario fait ensuite un grand bond dans le temps pour ce stabiliser dans les années 73-71 av JC, celles de Spartacus. Le train est une mini société avec les dominants dans les wagons de tête et les opprimés dans les derniers wagons (on pense beaucoup à « Metropolis » et « Soleil vert ») : la colère gronde et la mutinerie menace. Belles scènes de révoltes, mais un peu trop violentes parfois je trouve. Certes, c’est sans doute très courageux de se laisser broyer le bras dans un engrenage pour l’arrêter, mais cela aurait été aussi efficace et moins douloureux d’y glisser un objet non organique.

Les champions du calcul mental auront fait la soustraction en lisant la première phrase de cette critique : 2031-17=2014. Ouf, le grand coup de froid et le train ne seront probablement pas pour l’année prochaine.

Le train, non, mais l’humanité embarquée dans une course folle… Pourra-t-on toujours produire plus et consommer plus dans un Monde toujours plus peuplé, un Monde qui rétrécit et dont les ressources s’épuisent ? Pourra-t-on toujours travailler plus pour gagner plus ? Non, peut être pas, les économistes commencent à avoir des doutes. Arrêter le train ? Pour faire quoi ? Et d’ailleurs, comment l’arrêter ? Alors, pour nous rassurer, il ne nous reste plus que le « jusqu’ici, tout va bien ». Je ne veux pas être trop alarmiste, peut être trouvera-t-on les moyens pour que le train continue éternellement à avancer, mais il est possible qu’il déraille aussi : c’est la grande question du XXIe siècle. Une affaire à suivre.

Edouard

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Le chien des Baskerville

Mystère dans la lande anglaise.
Sir Baskerville meurt dans des conditions étranges.
Son héritier fait appel à Sherlock Holmes et son inséparable comparse, le Dr Watson
On rencontre un chien gigantesque, un manoir lugubre géré par un majordome étrange.
Les nuits sont noires, l’assassin machiavélique.
Un modèle du genre.
Amitiés spectrales,
Guy
Arthur Conan Doyle – Poche

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L’hécatombe des fous

45000 personnes sont mortes de faim dans les hôpitaux psychiatriques français pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est un fait que je ne connaissais pas. Un article était consacré à cet ouvrage dans le numéro hors série de « sciences humaines » consacré à l’histoire des psychothérapies et j’ai voulu en savoir plus.

Peut-on attribuer ce phénomène à une politique eugéniste du régime de Vichy comme beaucoup l’ont soutenu, surtout dans les mouvements de gauche depuis le début des années 80 ? Isabelle von Bueltzingsloewen décortique les faits et soutient bec et ongle qu’il n’y a pas eu de génocide, que cette situation effrayante est due à une conjonction d’éléments imputables à différents acteurs, y compris issus de la société civile (dont les familles de certains aliénés). En gros, il ressort que la France de l’occupation était un immense radeau de la méduse et que les aliénés ont in fine payé l’addition pour tout le monde. Les partisans de la thèse de l’extermination pourront toujours argumenter que les pouvoirs publics de l’époque se sont efforcés de masquer leur action, ils pourront accuser l’auteur d’avoir détourné l’interprétation de tel ou tel élément, voire d’en avoir caché certains autres…bref, les historiens n’ont pas fini sur ce point de s’envoyer des paperasses à la figure.
Ce qui m’a semblé beaucoup plus intéressant, c’est l’état des lieux qui est fait de la psychiatrie de l’époque. Cette discipline était alors loin d’avoir le statut qu’elle a aujourd’hui dans la société. Les psychiatres étaient plus souvent vus comme des garde-chiourmes que comme de réels médecins. Les deux éléments fondamentaux pour comprendre le contexte s’attachent à l’origine de la pathologie mentale et la possibilité de guérir les malades.
Concernant l’origine, la France des années 30 n’a pas fait le choix du tout génétique qui a justifié les politiques de stérilisation systématique en Suède et en Allemagne.
L’auteur n’évoque pas la psychanalyse, thérapie qui ne laisse pas de place à la génétique. Avait-elle à l’époque plus d’influence en France qu’ailleurs ? Sa nature non-eugéniste est elle à l’origine de la place qu’elle occupe aujourd’hui dans la psychiatrie française ?
Concernant les possibilités de guérison, les psychiatres de l’époque peinaient beaucoup. Leurs tentatives étaient souvent hasardeuses et les guérisons rarement explicitées. Leur pharmacopée était par ailleurs très réduite (les neuroleptiques n’apparaîtront que dans les années 50). L’electro-choc qui apparaît dans les années 40 est utilisé de manière complètement empirique.
Tous ces éléments contribuaient à faire du fou un poids mort et finalement, beaucoup acceptèrent sans doute inconsciemment qu’assurer leur survie n’était pas « prioritaire».
Les mentalités ont-elles vraiment changé ? N’est-ce pas plus simple de désigner un responsable que de s’interroger sur la place des malades mentaux dans la société ?
Edouard

L’hécatombe des fous
Isabelle von Bueltzingsloewen
2007

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