Edition et titre

Qu’est-ce qu’un bon titre ? Si, en tant qu’auteur, vous cherchez sur la toile, vous trouverez des conseils du genre : ne vous inquiétez pas, le titre, c’est l’affaire de l’éditeur. Il est très peu probable qu’il retienne le titre que vous choisirez.
Que faut-il retenir de ces conseils ? Que pour l’auteur, le choix du titre n’a aucun intérêt ?
Personnellement, je ne le pense pas. Bien entendu, même s’il y a quelques trucs qu’il est bon de savoir, la recette de l’écriture d’un livre est ultra subjective est peut difficilement être transmise de bouche d’écrivain à oreille d’écrivain puisqu’elle épouse les contours de la psychologie du romancier.
Pour ma part, un bon livre est une alchimie entre le détail de chaque scène qui le compose et le tout qu’il constitue.
Pour aborder l’écriture d’un roman, il me semble important de savoir si on est aristotélicien ou platonicien, en gros, si dans la vie, on a plutôt tendance à aller du général au particulier (les platoniciens) ou du particulier au général (les aristotéliciens). Pour ces derniers, la recherche immédiate du titre n’aura pas d’intérêt. Par contre, pour les platoniciens, elle sera primordiale. Le titre sera la première étincelle de vie du roman. Au cours du temps, entre la naissance de l’idée et la construction de l’intrigue, le sens global de l’ouvrage pourra évoluer. Peut-être aussi que les remarques des relecteurs feront vaciller le titre originel.
Et l’éditeur dans tout ça ? L’éditeur, c’est autre chose. Il va devoir premièrement faire coïncider le roman avec la ligne éditoriale de la maison et deuxièmement, il va devoir vendre le livre et trouver un titre accrocheur. Afin de réussir ces acrobaties, il est courant qu’il propose un autre titre que celui proposé par l’auteur. Ainsi, de « la caresse du démon » dans la phase primaire de l’écriture, après finalisation du récit, avis des relecteurs et proposition de l’éditeur, le livre pourra être vendu en librairie sous le titre « Hervé, le lapin malin ».
Il est vrai que le titre « la rédaction de mémoires contentieux en droit de l’urbanisme » a été conservé tel quel par mon éditeur (voir « édition et rectangle ») et pourtant, je ne pense pas que ce soit un titre très accrocheur…c’est l’exception qui confirme la règle.
Comme annoncé dans mon dernier billet « édition », je ne vais pas envoyer mon roman avant septembre. Si je trouve un éditeur, je ne manquerai pas de vous faire savoir si j’ai pu ou non sauver mon titre (je suis un platonicien).
Bonnes vacances aux aoûtiens et bonne reprise aux juilletistes.

Edouard

Rejoignez Azimut sur Facebook en cliquant ici et soyez prévenu de toute nouvelle publication.

Les reliques de la mort (2)

Pour tuer le terrible Voldemort, Harry Potter va devoir trouver et détruire les reliques de la mort cachées dans des Horcruxes. Pendant ce temps, Poudlard est assiégée par les forces du mal : la résistance s’organise.

Non Potterophones, s’abstenir. Moi-même, je ne connais que quelques mots et je ne maîtrise leur orthographe qu’à grands coups de Google. Ces mots étranges qui échappent au monde des non-initiés ont certainement joué un grand rôle dans le succès de l’œuvre de J.K Rowling.

Pour le reste, le mystère reste entier, en tout cas pour moi. Je n’ai jamais accroché avec les Harry Potter, sauf peut être avec « les reliques de la mort (1) » que j’ai regardé en vidéo à la demande et qui m’a semblé un peu plus charnu que les autres épisodes.

Pour moi, Harry Potter restera un mix entre Star Wars, Le Seigneur des Anneaux et les Télétubbies, réalisé par un fan de Tim Burton.
Ce qui me fait penser à la célèbre émission de Canal +, c’est le rythme qui a mon goût, est toujours un peu lent.
Ce n’est pas seulement le combat final à la baguette laser entre Harry et Voldemort qui me fait penser à Star Wars (pour info, Voldemort n’est pas le père d’Harry). C’est tout un tas de détails incontournables pour réaliser ce genre de film, mais aussi le contraste entre les intrigues. En regardant un épisode d’Harry Potter, j’ai toujours le sentiment que 80% de l’intrigue m’échappe alors qu’avec Star Wars, n’importe quel crétin peut comprendre. Peut être que j’aurais dû lire les livres En entendant les rires des enfants dans la salle devant des scènes qui me semblaient tout ce qu’il y a de plus ordinaires, j’y ai pensé, mais bon… je suis pas motivé.
Autre livre adapté à l’écran, Le Seigneur des Anneaux qui décrit un univers « héroïc fantasy » pas trop éloigné de celui de J.K Rowling. J’ai bien conscience que je ne serai pas pleinement objectif dans la comparaison puisque j’ai fait une véritable religion de ce roman en le lisant il y a 20 ans et que l’adaptation de Peter Jackson a dépassé toutes mes espérances. Tout de même, que penser du combat final des « reliques… » qui ne semble être qu’une copie grossière de celui du « retour du roi » ? Que penser de Ron (perpétuellement à l’ouest), d’Hermione et d’Harry à côté des personnages de Tolkien ? Le seul personnage d’ « Harry » que je trouve intéressant, c’est Severus Rogue, la touche Burtonienne qui, à mes yeux, contribue à sauver la saga et qui m’incite à me dire qu’il faudrait peut être un jour que je me décide à lire « Harry Potter ».

Edouard

Rejoignez Azimut sur Facebook en cliquant ici et soyez prévenu de toute nouvelle publication.

J’ai rencontré le diable

Dans la banlieue de Séoul, une jeune femme tombe en panne sur une route enneigée et attend la dépanneuse en téléphonant à son fiancé pour tromper son angoisse…

La suite immédiate, vous la connaissez. Elle va tomber sur :

1- Un raton laveur ?
2- Une dépanneuse ?
3- Un serial killer ?

Bravo, c’est effectivement la réponse 3.

J’aurais dû me méfier d’un titre aussi pourri, mais une fois de plus, je me suis laissé influencer par les deux T noirs de Télérama et peut être aussi par la nationalité du cinéaste : c’est quoi un thriller coréen ?

Dire que j’ai été déçu serait un euphémisme. Dire que j’ai été révolté serait faire trop d’honneur au réalisateur.

La suite de l’agression de l’oie blanche en panne dans la neige n’est qu’une surenchère dans l’horreur et dans l’ultra violence. Le fiancé va bien entendu se lancer à la poursuite de celui qui a violé, torturé et découpé sa fiancée en morceau avant d’envoyer le tout à un confrère cannibale. Eh oui, pour faire disparaître un corps, rien de mieux que d’avoir un copain volontaire pour boulotter vos victimes (l’histoire ne dit pas s’il mange aussi les os).

Bref, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard laqué et semble avoir été imaginé par un pré ado qui aurait lu trop de mangas. Alors on peut dire : oui, mais c’est du cinéma coréen, on ne peut pas tout comprendre. C’est certainement ce qui lui a valu les deux T noirs de Télérama. Nul doute que si le film avait été réalisé par un américain ou un français, il n’aurait pas eu la même note.

À mon avis, le film aurait dû être retravaillé en profondeur. Il y a quelques idées qui, à mon sens, auraient dû mieux être exploitées. Il y a aussi un certain humour qui fait curieusement penser à celui des frères Coen, mais qui est malheureusement noyé sous un flot d’hémoglobine et de chair humaine: le serial killer se faisant prendre en stop par deux autres serials killers qui sortent d’on ne sait où ; le type qui essaie de retirer un couteau qu’on lui a planté dans la main et qui descelle le manche…

Un film qui m’apprendra surtout à me méfier des TT de Télérama.

Edouard

Rejoignez Azimut sur Facebook en cliquant ici et soyez prévenu de toute nouvelle publication.