N’oubliez pas « volte-face »

À l’heure où France 2 annonce le retour de « n’oubliez pas les paroles », il est tant de dire un mot de « volte-face ». La dernière trouvaille de Nagui programmée depuis la rentrée sur la plage 19-20 devrait donc rejoindre le cimetière des jeux télévisés. Peut-elle espérer autre chose que l’éternité coincée entre « Jeopardy ! » et « Qui est qui ? » ? terminera-t-elle dans 20 ans en note de bas de page d’une thèse de sociologie sur la télé de divertissement dans les années 2010 ?
Pour ma part, je pense qu’il y a quelque chose à creuser dans l’émission. Le problème avec « volte-face », c’est l’ennui. Il y a un soi-disant suspense lorsque se rapprochent les deux fauteuils des candidats qui peuvent buzzer pour décider de répondre eux même à la question posée par le présentateur, mais ça ne prend pas vraiment. Sinon, le reste du temps, on papote, on prend plus ou moins de risques sur les questions, on est bien, entre gens de bonne compagnie…c’est un peu « vivement dimanche ».

Je ne sais pas si c’est une bonne idée cette histoire de fauteuils mouvants. C’est long quand ils se rapprochent et il y a cette voix off qui est un peu ridicule. Peut être qu’avec une musique sympa genre « le bon, la brute et le truand », ç’aurait été mieux.
En fait, il n’y a de réel suspense que quand les fauteuils se rapprochent et que l’on attend que l’un des deux joueurs buzz le premier. Plus tôt il buzzera, moins il gagnera de fric. Cette situation ne peut malheureusement se produire… qu’à la douzième question. Bref, ce qui est sympa dans les quizz, c’est le buzz. Et là, ils buzzent pas beaucoup. J’ai d’ailleurs remarqué qu’avec le temps, les candidats avaient de moins en moins envie de buzzer. Est-il possible de faire mieux que question pour un champion ?

Le duel de la 12e question, c’est une idée à creuser. Comme tout le jeu d’ailleurs. Les règles sont un peu compliquées à comprendre, mais le concept est innovant. En fait, c’est tout le contraire de « chéri(e) fais les valises » dans lequel il y avait incontestablement du mouvement. Le problème était qu’il n’y avait rien d’autre. Si on veut faire dans le jeu intello, il faut à mon sens dépasser le quizz comme le fait « mot de passe », l’ex-« pyramide » (aaah, le couple Laurent Broomhead/Marie-Ange Nardi, c’était quelque chose : l’introduction de chapeau melon et bottes de cuire dans l’univers du jeu télé, en voilà une idée innovante).

Que « « n’oubliez pas les paroles » se rassure, il n’est pas encore là le jeu qui réussira à prendre sa place.
Edouard

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Séduction

Une découverte de hasard dans une boutique de livres à prix discount.
En couverture, cette photo célèbre de Freud tenant un cigare de la main droite, la main gauche à la hanche, sapé comme un milord, fixant l’objectif d’un oeil sévère.
Madame Gildiner est psychologue clinicienne et pratique son art à Toronto.

Première phrase: ‘C’est gênant à avouer, j’oublie constamment pourquoi j’ai assassiné mon mari’. Bingo, le lecteur décolle pour une histoire invraisemblable mettant en scène une criminelle et un psychopathe travaillant pour le FBI.
Grand branle-bas dans le monde psychanalytique: le nouveau directeur de l’académie de psychanalyse a promis des révélations fracassantes à propos des découvertes de Sigmund Freud. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde, et les cadavres vont s’accumuler.

J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce pastiche de roman policier, les parties les moins passionnantes étant les exposés théoriques sur la première théorie de Freud (la séduction) qu’il abandonna par la suite pour le complexe d’ Oedipe. L’influence des travaux de Darwin sur l’origine de la psychanalyse m’a paru sujette à caution.

Pour ceux qui sont peu ou prou intéressés par les découvertes du docteur viennois,ce livre représente une récréation bienvenue.

Amitiés subconscientes,

Guy.

Catherine Gildiner – JC Lattès

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Sauve toi, la vie t’appelle

Pourquoi certaines personnes ayant subi des événements traumatogènes se relèvent et d’autres pas ? Boris Cyrulnik est devenu le pape du concept qui tente de répondre à cette question: la résilience.
Je n’avais rien lu de lui, mais le principe de la résilience m’intéresse depuis un certain temps. Aussi, ai-je voulu sauter sur l’occasion avec la publication de ses mémoires : nous allons enfin savoir comment Boris Cyrulnik est devenu Boris Cyrulnik. Le bilan est mitigé.

En 43, le petit Boris, âgé de six ans, s’est échappé de la synagogue de Bordeaux depuis laquelle il aurait dû être déporté.
La première partie du livre est passionnante, le neuropsychiatre décortique ses souvenirs et met en évidence la relativité de ses derniers. À l’époque, il n’avait pas vraiment conscience de ce qu’il faisait et de la raison pour laquelle il le faisait.

J’ai été tout particulièrement intrigué par le souvenir reconstitué de l’aide salutaire d’un officier allemand. Je n’ai pu m’empêcher de faire le lien avec le régime spécial dont a « bénéficié » Simone Veil lors de son arrivée à Auschwitz (décris dans son autobiographie « une vie »).

Et puis, après, le récit s’enlise un peu. Difficile de parler de narcissisme pour une autobiographie, mais bon, il parle beaucoup de lui et uniquement sous l’angle du traumatisme. J’aurais aimé en savoir plus sur les autres aspects de sa vie.

Il n’y a pas de plan chronologique. L’auteur précise que cela ne se justifie pas dans la mesure où la mémoire d’un traumatisme est anhistorique. Peut-être bien, mais on s’emmêle un peu les pinceaux. Il parle beaucoup des difficultés qu’il a eues à parler de tout ça et on sent qu’il avait besoin de le faire. Oui, mais nous on n’est pas psychanalystes, on veut un fil conducteur.

Ce qui m’aurait intéressé, c’est qu’il compare sa résilience avec celle des autres formes de traumatismes subis par d’autres individus. Il ne parle que des enfants juifs cachés pendant la guerre et encore ne parle-t-il que d’une toute petite minorité : Lui, Georges Perec et Roland Topor. S’il avait voulu se limiter aux célébrités, il aurait dû aussi parler de Marcel Gotlib et sans doute d’autres.

Le livre dérive ensuite sur la difficulté de la reconnaissance de la Shoah par la société française avant les années 80. Peut-être bien, mes souvenirs sont plus qu’ imprécis avant 80 et
je pense avoir été suffisamment informé dès mon plus jeune âge.

Bref, le livre ne m’a pas vraiment donné ce que j’attendais. D’ailleurs, à la dernière page, Cyrulnik semble s’excuser et expliquer que ce livre n’est pas celui qu’il aurait voulu écrire.

Edouard

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Douze contes vagabonds

En ces temps de prix Nobel de littérature, un petit retour à celui de 1982.
Douze petits bijoux, travaillés et retravaillés par ce Colombien vagabond et cosmopolite.
Il promène le lecteur de Genève à Naples, à Paris, Barcelone, avec toujours ce regard d’enfant fasciné par la magie du monde. Dans chacun de ses livres, on retrouve le réalisme magique qui ressemble à une marque de fabrique des Caraïbes.
Un travail d’orfèvre.
Amitiés joaillières,
Guy.
Gabriel Garcia Marquez – Poche

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Dans la maison

Germain (Fabrice Luchini) est prof de français. Comme tous les ans à la rentrée, il se désole sur la pauvreté des productions littéraires de ses élèves. Une rédaction écrite par un certain Claude attire cependant son attention tant pour ce qui concerne la forme que le fond : la qualité stylistique est incontestable, mais les faits qu’elle relate et qui concernent Rapha, un autre élève de la classe, sont pour le moins troublants. Une étrange relation va alors s’établir entre Germain et Claude.

Le dernier Ozon est un très bon cru. Le réalisateur monte d’un cran dans son système scénaristique consistant à intégrer un élément perturbateur dans un cadre bien tranquille et d’observer les dégâts. Cette fois-ci, le noyau cible (la famille de Rapha) se rebellera et la victime sera celui qui a voulu jouer les apprentis sorciers : Germain.

« Dans la maison » est aussi un film qui lance trois pistes intéressantes sur l’écriture.

Les rapports entre réalité et écriture tout d’abord. Claude écrit merveilleusement bien pour son âge, mais il est incapable de s’abstraire de la réalité. Il ne peut décrire que ce qu’il voit. Germain mettra toute son énergie pour l’aider à sortir de cette ornière.

Le besoin d’écrire de certaines personnes qui souffrent de leurs difficultés à prendre la plume. Germain se sent écrivain raté et voit en Claude le moyen de réaliser son rêve en devenant son Pygmalion. C’est un personnage qui a laissé tomber l’éponge en qui sa femme (Kristin Scott Thomas) croit plus que lui même.

Le mystère des origines de la vocation d’écrivain enfin. Claude a un talent qui demande à être développé, mais qui n’en est pas moins incontestable. Il utilise cependant cette capacité dans un seul but : s’approprier la famille de Rapha d’une manière un peu chamanique comme les sorciers préhistoriques qui dessinaient des Mammouths sur les parois des cavernes.
La mère de Claude est partie et l’a laissé seul s’occuper d’un père handicapé. Il est fasciné par la « normalité » de la famille de Rapha et voudrait pouvoir l’intégrer par tous les moyens. La passion qu’il voue à la mère (Emmanuel Seigner)de son camarade en est l’aspect le plus criant.

Claude est en fait beaucoup moins cynique et beaucoup plus « normal » qu’il n’y paraît. C’est un ado blessé et ultrasensible capable de témoigner une véritable affection. Il aura eu de la chance finalement. En rencontrant Germain, mais aussi en rencontrant la mère de Rapha qui lui fera comprendre que son rêve est illusoire. Ce n’est qu’en l’admettant qu’il trouvera sa vraie vocation d’écrivain.

Un très beau film que je reverrai avec plaisir quand il sortira en VOD.

Edouard

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La délicatesse

Une histoire d’amour qui peut paraître très nunuche : un mec et une nana se rencontrent par hasard et, le hasard faisant bien les choses, vivent un amour sans nuages, sans dispute, sans rien que l’entente, l’osmose et la délicatesse. Nathalie et son 2e amour, pareil, même bonheur malgré le désaveu des autres qui trouvent Markus insignifiant. C’est plutôt rare pour que se soit totalement irréel.

Je ne vois pas pourquoi dédaigner une bulle de tendresse.

Tout est dans l’écriture : simple, limpide, imagée, des dialogues en langage parlé, mais biens, pas vulgaires, beaucoup d’humour ET plein de délicatesse. J’ai bien aimé les chapitres intermédiaires qui apportent un détail supplémentaire au chapitre précédent ; détails souvent amusants, sans aucun intérêt, complètement décalés qui amènent un sourire aux lèvres.

Ce livre a été très critiqué. Tout le monde attendait monts et merveilles, un ovni, à cause des 10 prix littéraires qu’il a eus. C’est justement pour sa simplicité et sa part de rêve impossible que je l’ai aimé, mais surtout pour l’humour.

Un livre à lire au second degré.

La Martine, le sourire aux lèvres

FOENKINOS David
Folio, 2012 (Gallimard 2009), 210 p.

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Londres

La gare du Nord, puis l’Eurostar. 2h15 pour arriver à la gare de Saint Pancras. Je retrouve avec plaisir les Londoniens : ceux qui sortent des bureaux de la city à partir de 6h00, électrisés par un champ magnétique qui les ferait courir en tout sens ; ceux attroupés devant deux Rolls Royce sur le parvis de Saint Paul ; ceux qui regardent les acrobates et les chanteurs de Covent Garden ; ceux du métro qui s’engouffrent sans hésiter dans le boyau étroit et interminable qui permet de joindre « bank » à « monument » ; ceux de Smithfield Garden que je n’ai pas pu voir m’étant levé trop tard…

Ce que je suis venu chercher à Londres, ce n’est pourtant pas les Londoniens, ni Big Ben, ni la pluie, ni les touristes qui se font prendre en photo à Trafalgar Square devant la statue de Nelson, ni les vestiges des épreuves olympiques du Beach volley, ni 007.
Ce que je suis venu chercher, c’est l’esprit de l’époque victorienne qui a tant influencé la culture occidentale via Hollywood. J’ai voulu retrouver ce Londres de Dickens, de Stevenson, de Mary Shelley et de Bram Stocker.

Whitechapel a sans doute beaucoup changé depuis l’époque de Jack l’Éventreur. On ne peut toutefois pas dire qu’il soit devenu un quartier particulièrement riant et le fog, qui est toujours là, n’arrange pas les choses.

En me lançant à la recherche du petit musée du Royal Hospital où Joseph Merrick (Elephant Man) mourut en 1890, j’ai pu constater la pauvreté du quartier où la communauté musulmane est aujourd’hui très représentée.
En descendant jusqu’à la Tamise, j’ai aussi retrouvé execution Dock où fut pendu captain kidd, immortalisé par Stevenson dans l’île au trésor sous le nom de Long John Silver.

Mise à part la reconstitution du squelette du pauvre Merrick, je n’aurais vu aucun monstre à White Chapel, ni fantôme, ni vampire, ni loups garou.
Les monstres, je les trouverais à l’ouest, dans le très chic quartier de Holborn, au Hunterian Museum où toute une faune d’êtres difformes est conservée dans des bocaux : à l’époque victorienne, les frontières entre curiosité, science et art n’étaient pas très nettes. J’ai alors entrevu une société divisée où le malheur des uns pouvait servir le divertissement des autres.

Pour terminer en beauté sur l’imaginaire victorien, la Tate Britain propose en ce moment une très belle expo sur les préraphaélites qui révolutionneront à l’époque les codes traditionnels de la mythologie, de l’histoire et de la religion. Je suis resté interdit devant la beauté diaphane de ses personnages asexués représentés dans des scènes galantes moyenâgeuses et, songeur devant ces représentations de la femme : soit oie blanche, soit femme fatale. À leur manière, ces codes influenceront eux aussi l’histoire du vingtième siècle…pour le meilleur et pour le pire.

Edouard

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Une passion indienne

Une histoire tirée d’un fait réel : celle de la 5e épouse du Maharajah de K., une Espagnole de 16 ans, Anita Delgado Briones, de son mariage en 1908 à 1925, fin du rêve.

À cette époque les Indes sont sous « influence » anglaise. Nous voyageons du XXe siècle débutant, au Moyen-âge indien par ses traditions.

Anita a du mal à se faire à son nouveau pays, car elle est rejetée par les Anglais et la famille du maharajah (dont les 4 précédentes épouses). Elle n’est pas intégrée à la purdah et vit sous un autre toit avec son mari qui fait tout son possible pour l’imposer. Elle y mène une vie de fêtes et de petites responsabilités ; savoir recevoir, étudier la préséance pour ne pas faire de gaffe, être toujours belle et afficher les colifichets offerts par son mari (énormes émeraudes, perles, rubis, etc.). Pour mieux s’adapter, elle apprend l’anglais et l’ourdou qui lui permet de discuter avec ses paysans et domestiques.

La belle vie, les fastes, autant en Inde qu’en Europe où ils se rendent souvent … et les retours de bâton.

Un livre intéressant, très bien documenté qui nous fait découvrir une Inde aussi romantique que cruelle. Nous voyons apparaître un certain Gandhi et dans l’épilogue, la chute des anglais et celle des Maharadjahs.

Une belle histoire d’amour avec le fils du Maharadjah qui fit scandale en Angleterre à l’époque, mais surtout une page sur l’Inde et ses traditions.

La princesse Martine qui redescend de l’échelle.
MORO Javier

Une passion indienne

Point, 2012 (R. Laffont 2006 – (2005)), 436 p + photos.

Traduction : Bernadette Andréota

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Ecriture et méthode

Comment fait un écrivain pour écrire un livre ? Voilà une question que je n’ai pas osé me poser pendant très longtemps. Sans doute voulais-je me persuader que l’écrivain était un être supérieur. Un être inspiré à la chevelure romantique, un peu comme Dominique de Villepin.
Je pensais donc que cet être supérieur doté de super pouvoirs écrivait tout d’un trait à la seule force de ses petits neurones musclés. Peut être y en a-t-il vraiment comme ça, mais j’en doute. Peut être est ce le rêve de tout écrivain d’y arriver et c’est vrai qu’avec le temps, on doit s’améliorer.
Muni de mon idée de roman, je m’étais donc prêté à l’exercice pendant de nombreuses années sans beaucoup de succès. Au-delà d’une dizaine de pages, je calais toujours pitoyablement. Je tirais de ces échecs répétés deux conclusions :
– Si je n’y arrive pas, c’est bien parce que je n’ai pas l’étoffe d’un écrivain ;
– Peut-être qu’avec le temps…mais j’en doute.
Tout aurait donc pu en rester là et mon aventure romanesque n’aurait alors jamais vu le jour. Cependant, le destin décida de me donner un coup de pouce et c’est comme ça que je suis tombé un beau jour de juin 2008 sur une pub internet pour un logiciel « j’écris un roman ». Estimant que 40€ était une somme raisonnable pour réaliser mon rêve, je fis l’acquisition du CD-ROM.
Quelle ne fut pas ma stupéfaction en le recevant : il y aurait donc une méthode !? Comme en prestidigitation, il y aurait un truc. Ça alors, je ne m’étais jamais imaginé…
J’entrepris donc de suivre scrupuleusement la méthode un peu comme quand j’étais petit avec les vaisseaux spatiaux lego: je respectais la notice avec d’autant plus d’attention que je ne comprenais pas trop où ils voulaient en venir.
Il y avait quelques trucs de base auxquels je n’avais jamais pensé et sans lesquels il est effectivement difficile de progresser. Cependant, le logiciel a rapidement atteint ses limites : si on se contentait de le suivre point par point, il ne fallait pas espérer écrire un jour plus qu’une version à peine améliorée du « petit chaperon rouge ». Le titre du logiciel aurait dû être « quelques pistes pour construire une intrigue ». Il est vrai que c’est moins vendeur.
Il fallait donc trouver ma propre méthode et le travail sur la méthode a accompagné toute la phase de rédaction de mon premier roman.
J’aborde maintenant le deuxième par la case « méthode » et cela va me faire gagner beaucoup de temps.
Sans doute celle-ci s’améliorera-t-elle encore avec les suivants et peut être même qu’un jour, j’oublierai moi-même que j’ai une méthode et je pourrai dire en toute bonne foi « bien entendu que j’écris mes romans d’une traite ». Quelle est ma méthode ? Je ne vous le dirais pas et quand bien même j’en délivrerais les secrets, il est peu probable qu’elle vous convienne. À chacun de trouver la sienne.

Edouard

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Schmitt ! À mes souhaits !

Ne comptez pas sur moi pour éreinter E.E S. D’aucuns disent qu’il écrit un bon livre sur 2 ou 3. Il faut croire que je ne suis tombée que sur les bons. La collection « Le cycle de l’invisible » semble me réussir. (J’ai déjà lu « Oscar et la dame rose » et « l’évangile selon Pilate », c’est tout.)
On voit bien que E. E S a fait de la philosophie et qu’il a reçu la Lumière dans le désert (tiens, comme l’autre…) Ses livres posent des questions existentielles auxquelles il répond par « amour, humanisme, tolérance », mais dans un style léger, irréel et plein d’humour.
Mme Ming (dame pipi made in china) qui a créé 10 enfants (dont une légitime selon la loi chinoise) qu’elle aime avec générosité et qui le lui rendront bien lorsqu’elle fêtera son anniversaire à l’hôpital. Le français qui achète en Chine m’est apparu bien bourgeois et bien lâche, tout d’un coup.
Heureusement, il se rachète à la fin, grâce à la morale de Mme Ming
Et monsieur Ibrahim qui va adopter Moïse, le petit juif, et va lui apporter le bonheur et la paix en le faisant tourner chez les derviches pour qu’il se débarrasse de sa haine. Il lui apprendra à sourire et en fera son héritier.
C’est pas beau, ça ? Ça ne vous émeut pas ? Moi, ça me chavire !
Je veux être gentille, souriante, chasser ma haine en tournant sur moi-même, tolérante, humaine et, enfin !, croire à quelque chose.
C’est comme les résolutions du 1er de l’an. On se sent meilleur d’avoir pris de bonnes décisions bien saines et… on oublie. En refermant le livre, on se sent bien. Voilà un auteur qui aide à dormir sans cauchemar.
Je suppose que c’est par humanisme (et non par réalisme) qu’il est devenu Belge, il y a quelques années…

Martine

SCHMITT Eric-Emmanuel
Les dix enfants que Madame Ming n’a jamais eus
Albin Michel, 2012, 115 p.
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran
Poche, 2012 (Albin Michel 2001), 75 p.

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