
Splendeur et décadence de la marquise Luisa Casati, personnage extravagant portraituré par un nombre incroyable de peintres qui illumina les soirées mondaines de la belle époque et des années folles.
Il y a deux mois encore, je n’avais jamais entendu parler de Luisa Casati et le nom de Camille de Peretti ne m’évoquait que quelque chose de très vague. Il se trouve que j’ai eu l’occasion il y a peu de voir l’auteur parler de son métier d’écrivain. Ce qui m’a frappé, c’est un sentiment de dévalorisation affiché : je suis un écrivaillon, pas vraiment un écrivain, pas à la auteur de untel ou untel…elle constatait avec un peu dé déception dans la voix que son lectorat était souvent jeune alors qu’elle se voulait être un écrivain pour adultes. Le regard qu’elle posait sur l’auditoire semblait demander pourquoi.
C’est pour répondre à cette question qu’elle n’avait pas vraiment posée que j’ai décidé de faire l’acquisition d’un de ses livres. J’ai pris le premier de la liste sur le site de la FNAC.
Là encore, séance d’autoflagellation : ce livre n’est pas une biographie, mais un roman, je ne suis pas une biographe. Pourquoi ? Parce qu’il y a une part de subjectivité dans son récit ? Je ne pense pas qu’il y ait des biographies objectives et surtout pas des autobiographies.
Mais ce qui sort du cadre de la vie de Luisa Casati, les réflexions de l’auteur sur sa vie font effectivement penser qu’on est dans autre chose, surtout qu’on s’en fout un peu. Dans la première partie, comme dirait Gainsbourg, elle n’arrive pas vraiment à s’étendre sans se répandre. Ces jugements décisifs sur la psychologie féminine et masculine sont par ailleurs très manichéens. J’ai pensé que la réponse à la question était là. Ca faisait discours de soirée entre copines au cours de laquelle l’aînée un peu paumée raconte ses aventures amoureuses sous le regard émerveillé la cadette bouche bée qui lui offre le spectacle de ses dents baguées.
Sinon, tout ce qui tourne autour de La Casati est bien, beaucoup de recherches. Elle a dû sans doute aussi broder pour combler les trous…c’est ça le boulot d’écrivain. J’aime bien d’ailleurs quand elle parle de ses recherches.
L’histoire de la Casati est celle d’une petite fille gâtée et très riche qui a passé sa vie à dilapider sa fortune pour terminer dans la plus grande misère…le genre d’histoire qu’on raconte aux petites filles afin de les dissuader de s’écarter du droit chemin.
Bon, Camille de Peretti avait 30 ans quand elle a écrit « la Casati ». C’est un écrivain, mais pas un très grand écrivain. Elle le deviendra peut-être. Simenon disait qu’il y a des livres qu’il est impossible d’écrire avant 50 ans. La confiance dans l’avenir, c’est peut-être une chose qui lui manque et dont a terriblement besoin un lectorat adulte.
Camille de Peretti
Stock
2011
Edouard
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