Deux petits reproches: le titre (bof), et la remarque en P.S.
Une vraie-fausse biographie d’Amory Clay (1908-1983).
Vraie femme libre portant un prénom masculin, elle trace son chemin comme photographe entre les deux guerres mondiales,
et au-delà.
Le lecteur ravi est entraîné de l’Angleterre provinciale à Berlin, New York, Paris, l’Écosse, la Californie, le Vietnam.
Elle ne recule devant aucune provocation, et dispose de ses amants comme elle l’entend.
Mister Boyd est à l’aise dans cette période (j’avais été ravi par l’Attente de l’Aube).
Son méchant James Bond de Solo m’avait fort déçu.
Les clichés en noir et blanc insérés dans le livre font plus vrai que nature.
Ce procédé s’appelle ‘incrustation’ et a été employé par W.G. Sebald, Daniel Mendelsohn (Les Disparus), Annie Ernaux, Jonathan Littell.
William Boyd a raconté qu’il a acheté pour une croûte de pain des centaines de clichés par internet, et qu’il s’en est servi pour ce livre.
L’illusion est parfaite.
Un très bon livre, que je recommande chaudement.
Amitiés argentiques,
Guy.
P.S. Petit bémol: l’Écossais William Boyd (voir l’achat des clichés) semble avoir mis de l’eau dans son whisky à la fin du volume.
Censure volontaire ou imposée?
Difficile d’en dire plus, sans déflorer l’histoire.
Début de piste: il vit en France une bonne partie de l’année.
Comme chacun sait ou ne sait pas, la France n’est pas actuellement en tête de liste en ce qui concerne l’ouverture éthique.
William Boyd – Points – 544 p.