Tous les matins du monde

Relecture de ce petit bijou que les amoureux de musique baroque ne peuvent ignorer.
Monsieur de Sainte Colombe pratique la viole de gambe avec une maîtrise telle que sa réputation parviendra à la cour de Louis XIV. Cela se passe en 1650. Un jeune musicien, Marin Marais, demande à Sainte-Colombe de lui apprendre son art. Mais celui-ci refuse tout contact depuis la mort de sa jeune épouse. Seules ses deux filles restent à ses côtés. Elles apprendront la musique, faute de recevoir l’affection à laquelle elles aspirent.
La langue d’une simplicité monastique de Pascal Quignard fait merveille dans ce livre qui sent bon la campagne, où l’inconscient affleure à chaque page, où le lecteur est entraîné dans un monde surnaturel.

Le film raconte la même histoire, avec le son et l’image en plus (j’assume le truisme).
Et pourtant. Marin Marais le jeune (Guillaume Depardieu), et le mûr (Gérard Depardieu) semblent débarquer d’un autre siècle. Fatalement, c’est le nôtre.
Poudrés et en perruque, ils frisent le ridicule. Jean-Pierre Marielle, en Sainte Colombe, est parfait: retenu, digne, pleurant son épouse.
La musique omniprésente ajoute un supplément au livre qui frise pourtant la perfection.

Amitiés planantes,

Guy
Pascal Quignard – 119 p.

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