Quel est le coût d’un livre ? Je ne parle pas du prix de vente en librairie ni du coût de fabrication de l’ouvrage par l’éditeur ou par l’auteur qui fera le choix de l’autoédition. Je parle de l’investissement que l’auteur doit effectuer pour réaliser son ouvrage.
Il y a tout d’abord le nombre d’heures passées à écrire. A cela, on ajoutera le coût de la documentation. Si l’auteur est tatillon et/ou que l’intrigue l’exige, il fera l’acquisition d’ouvrages d’une relative rareté qui ne seront forcément pas donnés. Si en plus, l’intrigue nécessite des déplacements sur le terrain, il faudra ajouter les coûts de transport et éventuellement d’hôtel. Ça grimpe, ça grimpe ! Les éditeurs se plaignent de recevoir trop d’autobiographies, mais pour un étudiant qui décide d’écrire le week-end, c’est encore ce qui est financièrement le plus raisonnable.
Pour écrire ce que l’on veut, mieux vaut être rentier ou salarié.
Une fois la première mouture réalisée, vous allez avoir envie d’une version papier. Si vous travaillez peut-être allez vous sortir votre roman entre midi et deux. Et la reliure ? Tant pis, y’aura pas de reliure, ça prend trop de temps. Si vous n’avez pas un complice sur place, ce sera effectivement un exercice difficile. C’est bon pour une fois, mais moralement, ça pose quand même des questions. Ne suis-je pas en train de voler le papier et l’encre de mon entreprise ou mon administration ?
Quand vous allez passer à la phase des relecteurs (qui, pour ma part, ont tous été bénévole), vous allez entrevoir la seule solution possible pour leur remettre à chacun un exemplaire : l’imprimeur.
Pour moi, envisager cette solution il y a un an a été terrible : comment ? Remettre mon ouvrage entre les mains d’un inconnu ? Un fichier Word auquel j’ai consacré deux ans de ma vie ?
Fébrilement, je me suis mis à la recherche de l’homme de confiance et, comme les personnes âgées qui acceptent de payer leur pain trois fois plus cher qu’ailleurs, sous prétexte que la jeune boulangère à l’air « bien gentille », j’ai confié mon fichier à un vieux grognard qui me semblait sympathique. Il n’était pas vraiment équipé pour faire ce genre de travail. Il lui fallait du temps et, sans doute pour cette raison, il demandait un prix élevé pour chaque exemplaire.
Et puis, viens le moment où on commence à penser aux envois aux éditeurs. Combien d’exemplaires ? 10? 20? Le devis du vieux grognard pour 20 exemplaires m’a laissé perplexe.
– Euuh, vous ne faites pas de prix dégressif ?
– Degré…quoi ?
Entre temps, l’eau avait coulé sous les ponts et le recul avait calmé ma paranoïa des débuts.
J’ai trouvé une adresse sympa que je recommande aux Parisiens. Ils sont très pros, pas chers et travaillent vite :
« de toutes les couleurs, 71bis rue Saint-Charles, 75015 Paris ».
Edouard
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