Voilà le livre le plus pessimiste que j’ai lu en 2015.
Saul Karoo est un menteur pathologique. Il biberonne à la vodka, et évolue dans le milieu du cinéma de Hollywood. Il est ‘script doctor’, un métier consistant à adapter les scénarios des (rares) bons films afin d’en faire des copies parfaites pour le spectateur lambda des salles obscures. Sa vie conjugale est à l’avenant de son travail, jusqu’au jour de sa rencontre avec une actrice de troisième catégorie. Il décide d’en faire une star, et tout va virer au cauchemar.
Pourquoi en parler, si cette histoire est aussi dramatique? Simplement parce que l’auteur, un immigré yougoslave, a ce qu’on pourrait appeler de la patte. Né en 1942, il est décédé en 1996 d’une crise cardiaque (1996-1942 = 54 ans). Selon nos critères, un homme jeune encore.
Il était scénariste et dramaturge. Donc parfaitement connaisseur du milieu qu’il décrit.
Et donc intoxiqué au point d’y perdre la vie.
Quand je vois défiler les marionnettes sur les marches de la Croisette à Cannes, je repense au malheureux Karoo. Restons discrets, voilà un excellent élixir.
Amitiés, sur la pointe des pieds,
Guy
Karoo- Steve Tesich – Points