Le Danube prend sa source en Forêt-Noire, et termine sa course de 3000 km à son delta en mer Noire.
Le grand érudit italien descend le fleuve comme un touriste. Il traverse la Bavière, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie. Chaque étape lui donne l’occasion de raconter une histoire, depuis l’invasion par les Huns, l’occupation ottomane, la fin de l’empire austro-hongrois.
On croise des figures historiques connues ou moins connues:
La belle esclave germaine Bissula ramenée à Rome par le poète Ausone en l’an 378 de notre ère. Céline exilé à Sigmaringen. Trotski paradant à Vienne. Freud, Beethoven, Haydn…
Le livre fourmille d’anecdotes parfois drôles, parfois subtiles.
En Serbie, sur une palissade métallique, un polyglotte approximatif autant qu’amoureux a écrit: « J’ai t’ame »
À Messkirch, au numéro 3 de la Kirschplatz, où habita le jeune Heidegger, une dame demande, quand notre voyageur lui parle du philosophe, s’il veut parler du fils ou du neveu du sacristain.
Le Danube pas si bleu, qui traverse la Mitteleuropa, fut qualifié de jaune par Jules Verne, de boueux par d’autres, mais nous raconte une histoire passionnante.
Claudio Magris habite Trieste. Il enseigne à l’université de Turin.
Amitiés éblouies,
Guy.
Claudio Magris
Folio
557 p.