Guernica

Il y a 5 ans, je m’engageais sur ce blog dans une recherche de l’identité culturelle européenne et me demandais ce qui pouvait faire le lien entre de grandes villes européennes telles que Paris, Londres, Berlin ou Barcelone. DAESH aura donné une réponse. Ce qui a fait le lien entre les Européens lors de la création de la CEE, c’était le souvenir de la Deuxième guerre mondiale. Ce sera le sentiment d’appartenance au bloc de l’ouest pendant la guerre froide pour la génération suivante. C’est aujourd’hui le terrorisme islamiste.
Plus précisément, c’est la revendication par DAESH de différents actes terroristes perpétrés sur le continent qui crée cette unité. Quand on regarde les attentats catalans, on se dit que la revendication par DAESH est le seul élément qui permet aujourd’hui d’attribuer la qualité d’ « islamistes » à ces actions.
On est loin du barbu salafiste brandissant un Coran et hurlant « allahu akbar » avant de se faire sauter en activant une ceinture d’explosifs. Aujourd’hui, le conducteur de la camionnette qui fonce dans la foule à Barcelone se barre (incroyable, j’aimerais bien qu’on m’explique…) et les terroristes de Cambrils avaient de fausses ceintures d’explosifs. Les médias parlent à juste titre de terrorisme « low cost ». Y a-t-il une crise budgétaire chez DAESH ? En est-elle réduite à un régime « bout de ficelle » ?
Seule la simultanéité des attaques laisse penser que ces actions ne sont probablement pas le fait de déséquilibrés isolés et qu’il y a une organisation derrière, un réseau à combattre sans relâche et qui ne peut être mené à bien qu’en accentuant la collaboration entre les forces de l’ordre européennes.
Je ne comprends pas ce qu’attend DAESH avec ces attentats. La résistance à la violence guerrière est au cœur de l’identité européenne. L’attaquer ne fera que renforcer cette identité, ne fera aussi que renforcer les institutions policières et militaires de l’Europe. Elles renforceront aussi la compassion internationale et ne pourront avoir un effet que ponctuellement dommageable sur le tourisme. Alors, une fois de plus, « arrêtez, non pas seulement parce qu’il s’agit d’innocents massacrés, mais parce que ces actions ne servent à rien ». Un gestionnaire de chez DAESH pourra me dire qu’elles ne coûtent plus très cher et que le ratio coût/investissement est préservé. Je ne pense pas, car ces actions qui semblent aujourd’hui désespérées ne font qu’accroître l’isolement de DAESH au sein même du monde musulman.
À côté de la violence guerrière, l’art est bien entendu un élément fondamental dans l’identité européenne. Certainement plus que le drapeau bleu aux douze étoiles, le tableau peint par Picasso en 1937 pourrait résumer l’identité européenne. Cet effroi général, ces hurlements, ces corps mutilés sont dans notre ADN et si nous faisons la fête, c’est bien pour essayer de ne pas y penser. J’invite tous les dirigeants de DAESH à regarder cette œuvre. Peut-être leur fera-t-elle comprendre la vacuité de leur action.
Édouard

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