En légère panne de lecture, j’ai relu ‘une vie française’ de Jean-Paul Dubois.
Prix Fémina 2004, ce roman rassemble toutes les qualités de l’auteur toulousain.
En exergue de son premier roman (Tous les matins je me lève (1988), on peut lire:
« Si on avait une perception infaillible de ce qu’on est, on aurait tout juste encore le courage de se coucher, mais certainement pas celui de se lever » (E.-M. Cioran)
On retrouve ici plusieurs thèmes ou personnages récurrents: Paul, le narrateur, Anna son épouse, les tondeuses à gazon, les bagnoles (ici la Simca), le rugby, un dentiste sadique nommé Edgar Hoover. Le livre est scandé par les divers présidents français, qui en quelque sorte patronnent un ou deux quinquennats.
La première partie du livre est absolument tordante. Les études de Paul, sa découverte de la sexualité, le début de la vie adulte, son mariage avec une battante, l’éducation de ses deux enfants, son succès comme photographe des arbres. Puis vient une série de malheurs: krach boursier, faillite, accident d’avion, le suicide de son psychanalyste, la schizophrénie de sa fille adorée.
Une série noire qui fera de Paul un jardinier nostalgique, se consolant tant bien que mal avec son petit-fils chéri.
L’humour est la politesse du désespoir, voilà qui peut s’appliquer à ce magnifique écrivain.
Amitiés aigres-douces,
Guy.
Jean-Paul Dubois – Éd. Olivier – 357 p.