
Un livre inhabituel. Un
moment très fort.
Magda Szabo écrit des livres. Son mari est
professeur d’université à Budapest.
Deux intellectuels de haut vol.
Un jour, Emerence débarque chez eux. Elle vient de
la campagne, et habite leur quartier.
Elle fait office de concierge dans un immeuble
voisin.
Elle est engagée comme femme de ménage.
Voilà le sujet, fort mince.
La force du livre: faire entrer le lecteur dans
les sentiments contradictoires éprouvés par la narratrice.
Cela va de l’admiration à la colère, l’envie, la
culpabilité, l’orgueil…
Emerence vit seule, avec 9 chats. Personne ne
franchit la porte de son appartement.
Quand Mme Szabo y pénètre, ce sera pour faire
hospitaliser son employée.
Avec toutes les conséquences pour une personne
aussi indépendante.
En toile de fond, la Hongrie sous l’occupation des
nazis, puis sous la domination communiste.
Magda Szabo (1917-2007) a adhéré à un cercle
d’écrivains dissidents, baptisé Nouvelle Lune,
qui jurent refuser catégoriquement toutes
commandes d’écriture du régime communiste et de
ne pas avoir d’enfants, afin que le régime ne
puisse pas avoir de moyen de pression.
Emerence semble avoir pu lui tenir tête…
Amitiés magyares,
Guy
Magda Szabo – Poche – 352 p.