1er mai 2020

Le 1er mai a-t-il encore un sens ? Cette année, on pourrait en douter. En tout cas, le concept de jour férié bat fortement de l’aile pour toutes les personnes confinées alors que le déconfinement commence à peine à être esquissé.

Pourtant, nous aurions peut-être tort de laisser passer ce jour sans lui prêter attention, de ne le voir que comme un vague cousin du 25 décembre, du 1er janvier ou du lundi de Pâques.

Tout d’abord, c’est une occasion de penser plus profondément à tous ceux et toutes celles qui ont tenu la société à bout de bras pendant ces semaines : le personnel hospitalier dans son ensemble, mais aussi les boulangers, les épiciers, les éboueurs… Ce serait beau que le 1er mai 2020 soit et reste à l’avenir le jour de tous ces métiers de l’ombre qui deviennent notre seule lueur lorsque l’économie s’éteint et sans lesquels nous ne pouvons vivre.

Le coronavirus aura été un happening mondial que chacun a pu vivre dans son intimité. Pour ma part, je n’avais jamais vécu un tel événement, peut être nos anciens y trouveraient-ils un rapprochement avec la dernière guerre mondiale. Le combat n’est de loin pas terminé, mais on a tout de même le sentiment d’avoir passé Stalingrad.

Dans 10 jours, l’économie va doucement se réveiller et la population active va reprendre le chemin du travail. Le 1er mai de cette année peut aussi être une occasion de nous demander quelle est la place du travail dans notre vie au-delà de son aspect purement rémunérateur.

Le temps des grandes luttes sociales semble être un peu passé et les ouvriers ont aujourd’hui été dissous dans une énorme « classe moyenne » aux contours indéfinissables. Il est peut-être temps de voir autrement le travail à la lueur de ce que nous avons pu vivre ces dernières semaines et d’y voir autre chose qu’un tripalium, instrument de torture destiné à punir les esclaves dont le mot « travail » est étymologiquement issu.

Pour paraphraser Johnny, on pourrait dire « pour que j’aime le travail donnez-moi le confinement ». Sans doute prendrons-nous mieux conscience à partir du 11 mai des réponses à nos besoins de réalisation personnelle et d’interactions sociales que nous apporte le travail.

Enfin, en ce 1er mai, on pourrait je pense avoir une pensée particulière pour tous les exclus du travail et en particulier à toutes ces autres « victimes » sociales du coronavirus et qui vont devoir traverser la crise économique qui s’annonce. Dans notre monde numérisé ou tout devient réalisable sans intervention humaine, pouvoir travailler devient un luxe.

Le 1er mai 2020 existe donc bien. Il est juste plus chargé que les autres années. Profitons tous de ce jour férié.

Édouard

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