Solaire

2000-2005-2009, trois années de la vie de Michael Beard, prix Nobel de physique, quinquagénaire bedonnant à la vie privée compliquée.

La toile de fond du développement durable sert les aventures tragi-comiques du personnage; emporté parsa célébrité; emporté par ses maîtresses; traqué par un ex-amant d’une de ses ex-femmes envoyé à tort en prison; traqué par le père d’un de ses ex-fan/élève, mort dans des circonstances…originales et qui l’accuse d’avoir outrageusement exploité son fils en lui mettant aux trousses une armée d’avocats; traqué enfin par la maladie.

Beard ne s’avoue pas vaincu, mais devient de plus en plus philosophe à mesure que le temps passe.

« Solaire » est une réflexion douce-amère sur le vieillissement, sur cette accumulation d’événements disparates qui, avec le temps, finissent inévitablement par prendre sens et qui font ce qu’on appelle une vie : une sorte de « voyage au bout de la nuit » du XXIe siècle.

« Solaire » est aussi une réflexion sur l’environnement, sur la véritable action de l’homme sur le réchauffement climatique. Après l’enthousiasme en 2000 viendra la difficulté d’exécution en 2005 pour que finalement en 2009, le doute s’installe. « Et si on s’était trompé ? », demande à Beard, l’un de ses proches collaborateurs.

Finalement, ce qui fait le charme de ce livre, c’est aussi la combinaison des deux éléments. L’histoire d’un homme qui veut sauver la planète, mais qui n’arrive pas à y voir clair dans sa propre existence.

Bref, un très beau livre teinté d’un humour très noir. Je retiendrai une phrase de ce livre, une phrase prononcée au début dans des circonstances très particulières. Sur le moment, elle prête à rire tant elle semble idiote ; mais à la fin, elle prend une signification étrange : « Finalement, les ours blancs sont plus dangereux morts que vivants ».

Solaire
Ian McEwan
Gallimard
2011

Edouard

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