« Au portes de l’automne, un homme entreprend un lent voyage à mobylette à travers la France, d’un port de Bretagne jusqu’à Grenoble. Au bout de la route, sa mère. Sera-t-elle là pour lui ouvrir la porte ? Descendue d’un bateau à Marseille dans les années cinquante, une valise à la main et de l’autre un enfant, elle va subir, à 84 ans, un dernier déracinement. L’appartement dans lequel elle vit depuis quarante ans, au huitième étage d’une cité, doit être rasé et tous ses souvenirs emportés dans des cartons.
Le long de ces mille kilomètres, le fils remonte le cours de l’histoire de sa mère. L’enfance confisquée, les premiers taudis lors de l’arrivée en France, le racisme, mais aussi les parfums épicés de sa cuisine, l’amour porté à ses quatorze enfants.
À cette mère illettrée, dépossédée dès l’enfance de son destin, Ahmed Kalouaz écrit une lettre bouleversante et pudique. Après l’évocation de son père dans « Avec tes mains », il poursuit l’exploration de sa mémoire familiale, semblable à celle de nombreux Français descendants d’immigrés. »
Une très belle écriture, simple, pour un texte intimiste, pudique, entrecoupé de descriptions de paysages sans longueur. Tout est dit en quelques lignes ; les questions qu’il se pose et celles qu’il ne pourra pas poser. Il n’y a rien à sauter, à jeter. J’ai tout consommé avec délice. Probablement à cause des « Français descendants d’immigrés. »
La Martine
KALOUAZ Ahmed
Ed. du Rouergue, 2011, 108 p.
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