Dans l’Afghanistan de la guerre et des talibans, des bombardements et de la folie meurtrière des mollahs, une jeune femme tente de survivre avec ses deux filles.
Son mari, qui a reçu une balle dans la nuque, est plongé dans un coma profond. Après avoir placé ses filles chez une tante qui habite de l’autre côté de la ville, elle revient chaque jour veiller son époux qu’elle maintient en vie avec un sérum improvisé.
L’actrice et jeune et belle et l’on ne peut s’empêcher en la voyant de faire le lien avec la photo de Sharbat Gula, la jeune Afghane aux yeux verts qui avait fait la une de National Géographic et le tour de la planète au milieu des années 80 et qui a été retrouvée il y a quelques années, les traits tirés, les yeux délavés, le regard durci, mais toujours reconnaissable.
Syngué-Sabour, « la pierre de patience », selon une légende afghane, est une pierre magique qui, après avoir reçu tous les secrets d’une personne, éclate en libérant par là même de tous ses maux celui ou celle qui s’est confié à elle. Je ne sais pas de quand date cette légende, mais elle renvoie étrangement à l’essence de la démarche psychanalytique. Freud avait-il des origines afghanes ?
Bref, chaque jour, après avoir traversé la ville en burqa et slalomé entre les balles perdues, elle se raconte. À partir de là, je pense que cette histoire parlera beaucoup plus aux spectatrices qu’aux spectateurs.
Après beaucoup d’hésitations, donc, elle se décide à dire ce qu’elle a sur le cœur. Petit à petit, elle se libère des paroles convenues du quotidien. Petit à petit, la glace se craquelle et les mots remontent à la surface : ses désirs, ses peurs, ses frustrations, ses angoisses. Elle finit par livrer à son mari comateux tout ce qu’elle n’aurait jamais osé lui dire s’il avait été valide, tout ce qu’elle ne lui aurait pas dit par respect des traditions, mais aussi de peur de blesser un homme qu’elle admire et qu’elle aime à sa façon.
Je ne raconterais pas les détails du dernier volet de cette histoire et vous ne saurez pas si la pierre éclate.
Je peux tout de même vous dire que le film se ferme sur le sourire rayonnant de la jeune femme, enfin libérée.
Une très belle histoire donc. Je pense cependant que beaucoup d’hommes iront en traînant les pieds pour faire plaisir à leur conjointe…parce qu’elles le valent bien.
Edouard
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