La servante du Seigneur

 

Je reprends ci-dessous une partie du commentaire du mensuel Lire. Le malheur s’est acharné sur l’auteur: ses deux garçons sont nés lourdement handicapés et ils ont fini par rejoindre les anges. Il s’est séparé de leur mère et s’est brouillé avec elle après la publication de son livre sur eux ‘Où on va, papa?’ Sa compagne Sylvie est décédée d’un cancer. Reste sa fille, la benjamine, son « chef d’œuvre », aujourd’hui quadragénaire, qui s’est si bien occupée de ses frères aînés, qui s’est montrée si compatissante avec son père après la mort de Sylvie. Or Jean-Louis Fournier a  » égaré » cette enfant chérie, voilà une dizaine d’années, depuis qu’elle a rencontré un certain Monseigneur, qui lui a fait rencontrer Jésus; il ne la reconnaît plus depuis qu’elle lui est apparue telle la « servante du Seigneur « . De drôle et charmante, elle est devenue grise et sérieuse. Elle voulait devenir artiste et n’a de cesse désormais d’être une sainte. Elle prône le dénuement et réclame de l’argent. Pourtant l’écrivain ne renonce pas à son sens de l’humour ni à faire son autocritique. Mais la gravité l’emporte à travers cette dernière supplique : « Reviens, avant que je m’en aille ».
Beaucoup de tendresse dans ce livre très maîtrisé.
Dans une lettre posthume à Pierre Desproges, Jean-Louis Fournier avait écrit: « Je n’oublie pas qu’un jour tu as déclaré que si tu n’avais pas été hétérosexuel, tu m’aurais demandé en mariage. Je l’ai échappé belle… Aujourd’hui je serais veuf. »
Comme de nombreux humoristes, Fournier est un tendre dans une peau de vache.
Amitiés ruminantes,
Guy
Jean-Louis Fournier – 155 p. Stock

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