Temps retrouvé à la Baronnie

La baronne de Marçay n’est pas un personnage de la recherche, pourtant de nombreux éléments de sa vie en font un personnage très proustien : aristocratie, belle époque, Normandie, homosexualité, père homme politique farouchement antidreyfusard…pourtant, il n’en est rien, mais peut être que quelque amoureux de l’écrivain réussira-t-il un jour à établir un lien entre Yvonne Paulmier et tel ou tel personnage de l’œuvre.

Après son mariage avec le baron de Marçay qui se termina je ne sais comment, elle vécut une passion avec Agnès Aignan. Après la mort de la baronne en 1950, Agnès deviendra la propriétaire du domaine situé à Douvres la Délivrande, à côté de Caen, jusqu’à sa mort en 1986. Le domaine reviendra alors à la commune.

La baronnie, qui abrite de beaux restes architecturaux des XIIIe et XIVe siècles, commencera alors sa descente aux enfers et les bâtiments, sans doute déjà endommagés avant 86, continuèrent à se dégrader…jusqu’à l’arrivée d’une équipe municipale motivée qui aura d’une part le courage d’entreprendre d’importants travaux de restauration et de fouilles archéologiques et d’autre part de trouver les financements qui permettront de redonner toute Sa Majesté au lieu.

Hier, 19 septembre 2015, « journées du patrimoine », une grande journée médiévale est organisée sur le site. Les associations médiévales ont afflué de toute la région : chevaliers, archers, forgerons, armuriers, atelier d’enluminure, spectacles de danse, saynètes médiévalales, et potée paysanne, l’ambiance et bon enfant et les enfants ont les yeux qui brillent.

La journée se terminera comme il se doit par un feu d’artifice, lui-même précédé d’un concert en images du groupe Memorandum.

Sous une musique électro gothique, les images projetées sur le mur d’un des plus beaux bâtiments du site confèrent à l’édifice une vigueur à laquelle il n’était sans doute plus habitué.
Pendant 45 minutes, nature sauvage et ouvrages médiévaux s’entremêlent sur un rythme enivrant.
Instant d’émotion particulier à la fin du concert : le visage de la vieille dame que Philippe, le compositeur, a croisé dans son enfance apparaît sur le mur. Son dernier opus, « mademoiselle Agnès », est effectivement dédié à la dernière propriétaire des lieux. Enterrée à quelques dizaines de mètres du lieu du spectacle avec la baronne de Marçay, mademoiselle Aignan a certainement beaucoup apprécié.

Yvonne, a dû être un peu jalouse, je l’imagine espérer secrètement que Philippe accepte de la faire sortir à son tour de l’oubli. Pour ma part, j’espère que ce sera un jour chose faite, elle le vaut bien.

Edouard

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