Dans L’ombre

Au début de la Seconde Guerre mondiale, à Reykjavik, un cadavre est retrouvé dans un appartement avec une croix gammée sculptée sur le front.
Cet ouvrage est la première partie d’une trilogie. La seconde partie est sortie fin 2017. Bon, je l’avais ratée, mais je pense qu’il doit être possible de lire le n°2 après le n°1. D’ailleurs, en lisant le quatrième de couverture de « la femme de l’ombre », je me suis demandé s’il y avait un réel fil conducteur entre les volets en dehors de la Deuxième Guerre mondiale.
Dans la collection « Points », une publicité est faite pour les autres romans d’Indridason « fan d’histoire et de polar ? Retrouvez aussi en poche ». Heuuu… je ne sais pas si la vocation première de l’auteur est initialement le polar historique. La Deuxième Guerre mondiale s’est en effet imposée très progressivement dans les intrigues de son personnage favori « Erlendur », à côté de la tempête de neige au milieu de laquelle, enfant, l’enquêteur avait perdu son frère. C’est bien de parler du deuxième conflit mondial vu de l’Islande, de comprendre l’hostilité réciproque des Islandais et des « occupants » (Anglais et Américains), de voir ses jeunes islandaises qui voyaient en se donnant aux soldats, une chance d’échapper à leur condition sociale et à l’austérité de leur île. Il y avait une expression pour ça, on disait que celles qui avaient réussi à se trouver un petit ami anglais ou américain étaient « dans la situation ». Le phénomène devait être assez important pour qu’on y consacre une expression particulière. Ne connaissant rien à l’Islande, je salue l’initiative de vulgarisation historique engagée par Arnaldur Indridason, mais j’aimerais bien qu’il nous parle aussi d’autres périodes de l’histoire.
Cela dit, c’est toujours aussi agréable à lire Indridason est doué pour aller en profondeur dans la psychologie des personnages et en particulier dans celle des femmes. « Bettý », lu il y a quelques années, était un très beau portrait de femme fatale. Là, c’est Vera, pas vraiment femme fatale qui est pour moi mi-ange, mi-démon. Véra semble essentiellement démoniaque, plutôt une manipulatrice, une charmeuse, une ensorceleuse, bref, une sorcière. Une femme qui n’utilise les hommes que pour parvenir à ses fins en leur accordant des faveurs sexuelles. Vera m’a fait penser au personnage campé par Bernadette Lafont dans « une belle fille comme moi » de Truffaut. Ça m’a intrigué ce personnage, à l’heure du Me Too où la femme est présentée comme une éternelle victime des prédateurs masculins. Les Parisiens auront certainement remarqué ses affiches de prévention contre le harcèlement sexuel où l’homme est représenté sous la forme d’un ours, d’un requin, d’un loup. Bon, je comprends bien qu’il faut faire de la prévention contre le harcèlement sexuel, mais que c’est tout de même un peu stigmatisant. C’est vrai, le sexe de l’ours, du requin et du loup ne sont pas clairement identifiés et que ça peut être aussi des femmes. Je reconnais aussi qu’avec un poney, un lapin et une biche, cela aurait été plus difficile de faire passer le message.
Quoi qu’il en soit, je me procurerai les autres volets de la trilogie, mais après, Arnaldur, j’aimerais bien que tu nous parles d’autre chose que de la Seconde Guerre mondiale.

Édouard

Arnaldur Indridason
2018
Points

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