La jeune fille à la perle

Son père étant devenu aveugle à la suite d’un accident dans sa faïencerie, la jeune Griet, 16 ans, devient servante dans la maison du peintre Vermeer.
Le travail est pénible. Elle doit, en plus, se méfier de la jalousie de l’épouse, de la fille aînée, de la servante qu’elle doit aider et de la belle-mère, qui tiennent toutes, vivement, à leurs prérogatives. Elle est chargée, tout particulièrement de faire le ménage dans l’atelier de Vermeer. Petit à petit, il lui donnera ses peintures à broyer, puis, un jour, lui demande de poser pour un tableau. C’est le scandale ! Protestante, elle ne se sent pas le droit de poser, surtout sans coiffe. Une jeune fille correcte de sa condition ne doit pas montrer ses cheveux aux étrangers. Il faut donc cacher ses séances autant à ses parents qu’à l’épouse du peintre.
Un très joli roman sur la peinture, les mœurs et la vie en Hollande au dix-septième siècle.
J’ai particulièrement aimé les détails donnés sur la fabrication des couleurs et la façon, méticuleuse, dont Vermeer peignait.
Nous ne savons pas grand-chose sur Vermeer ; il avait beaucoup d’enfants, mais peu d’argent. La maison, assez petite, était envahie de bruit. Il s’isolait dans son atelier ou à la Guilde pour avoir du calme. Il peignait peu (2, 3 tableaux par an) et surtout pas sa vie de famille. Ce livre nous explique bien sa passion pour la peinture et, uniquement, pour la peinture. Il ne profitera jamais de ses modèles.
La Martine sous le charme
CHEVALIER Tracy
Folio, 2011 (1999), 313 p.

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Amsterdam

La gare du Nord, puis le Thalys. 3h15 pour arriver à la centraal station.
Le bruit et l’odeur…voilà comment, si j’étais amstellodamois, je décrirais notre belle capitale.
Je ne m’en étais pas rendu compte à l’arrivée, mais ça m’a frappé au retour, cet air parisien vicié et cette pollution sournoise qui s’infiltre partout et que l’on arrive jamais vraiment à éradiquer même en frottant très fort.
Au paradis du vélo, l’air est pur et silencieux. Les seuls effluves insolites sont celles du cannabis que l’on renifle par-ci par-là. C’est aussi une ville beaucoup moins peuplée que Paris, c’est sans doute pour ça qu’on y respire mieux. Il y a quelques voitures tout de même, mais les cyclistes y sont omniprésents avec des carrioles qui transportent parfois trois ou quatre enfants.
L’eau des innombrables canaux qui découpent la ville en une grande mosaïque alimente elle aussi ce sentiment de pureté.

Le paradis sur terre allez vous me dire ? Oui, mais celui aussi des paradis artificiels et tarifés. Les coffee-shop, sex-shop et autres marchands de magic mushrooms y fleurissent dans le centre. C’est aussi là que l’on trouve, à deux pas de la Oude Kerk, la plus ancienne église de la ville à la sobriété toute calviniste, les prostituées court vêtues qui attendent le client derrière les vitrines rouges. Image un peu déconcertante pour un voyageur ressortissant d’un pays latin ou les églises sont remplies, sinon de fidèles, au moins de mobilier et où l’exposition de femmes en petites culottes et soutiens-gorges derrière une vitrine est pour le moins insolite (même en étant prévenu…).

Une ville belle et surprenante, pleine de contrastes comme cet alignement de baraques flottantes délabrées le long du Stadhoudeskade que surplombent de magnifiques immeubles.

La rembrandtplein est à ce titre symptomatique : la grande statue du peintre y côtoie le palmier fluorescent d’un coffee shop et un grand édifice qui ressemble à une église et qui est en fait la tour « booking.com ».

Aaaah Rembrandt, le XVIIe siècle. Si vous voulez retrouver les racines de l’orgueil batave, n’oubliez pas de faire un tour au Rijkmuseum dont on ne peut visiter en ce moment qu’une petite aile, mais qui devrait rouvrir prochainement dans sa totalité.
Ce petit pays commerçant a à cette époque sillonné le monde et fait découvrir ses richesses au reste de l’Europe. Son port, devant offrir une femme à chaque marin, y a fait fleurir la prostitution. Aujourd’hui, le faste d’entant semble un peu délavé, mais le fait qu’en janvier, la nuit tombe à 17h00 y est sans doute pour quelque chose.

Il est vrai que le temps où les juifs portugais, chassés par l’inquisition venaient y construire une immense synagogue n’est plus. La ville a cessé d’être une terre d’exil pour les minorités persécutées et les libres penseurs européens, nous n’allons pas nous en plaindre.

Edouard

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