Une bavure bien baveuse

L’inspecteur Garenni est dans de sales draps. Confit dans l’alcool, pas rasé, il se retrouve sur la scène d’un braquage au cours duquel l’un de ses subordonnés zélés est abattu. On tente de lui faire porter le chapeau. Son accorte épouse demande à Canardo de lui venir en aide.

Sokal monte d’un cran dans la noirceur. On entre cette fois-ci dans la veine mafieuse. L’inspecteur aux pattes palmées, qui s’était arrêté de boire dans le dernier album a replongé, mais il tient bien l’alcool (il a chez lui un arsenal assez impressionnant). Comme dans le voyage des cendres, il tombe sur une femme qui succombe à son charme et qu’il met sans difficulté dans son lit…bref, Canardo devient un dur. Il gagne en virilité, mais, en contrepartie, il perd peut-être un peu son sens de l’humour et de l’autodérision.

Sa partenaire de passage, le lieutenant Manta, est une chienne brune qui travaille à la police des polices. Un matou mafieux prénommé Goran l’entretient. Les fans y verront sans difficulté une variante du couple Clara/Raspoutine des premiers albums. Comme, Clara, Manta est une femme fatale qui utilise un fume-cigarette et comme Raspoutine, Goran est un gros chat qui fume le cigare.

Quid de Garenni ? Il est tellement pitoyable qu’il perd toute humanité (déjà qu’avec une tronche de lapin, ce n’est pas facile…). On sait maintenant qu’il se prénomme Eugène et qu’il appelle sa femme « maman ». Sokal devrait à mon sens lui donner un peu plus d’intelligence pour qu’il ne soit pas uniquement un faire valoir de Canardo.

Madame Garenni est toujours aussi matrone. Elle fait une apparition fracassante à la fin de l’album qui, je trouve, vient un peu comme les cheveux sur la soupe.

Dans l’avant-dernière case, il y a une coquille. Garenni dit « une voie professionnelle… » au lieu d’ « une vie professionnelle ».

Bref, je trouve qu’« une bavure bien baveuse » n’est pas un très bon cru. Je le trouve même un peu bâclé.

Cela m’embête bien, parce que j’ai acheté l’album aujourd’hui à Angoulême, parce que je vais le faire dédicacer par l’auteur demain et parce que je voulais lui dire que j’avais fait une super critique sur mon blog. Elle risque de ne pas lui faire plaisir d’autant plus qu’il figure dans la sélection polar (Palmarès dimanche à 16h00).

Enfin, je ne vais pas dire que j’ai aimé si je n’ai pas aimé. Et puis…qui aime bien châtie bien.

Edouard

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