Edition et pognon

Un énorme loft en plein cœur de Manhattan, voila ce que je m’achèterai si un jour, je devenais super riche. On a beau dire qu’il est rare de gagner suffisamment pour vivre de sa plume et qu’il est rarissime de gagner beaucoup d’argent, on nous parle aussi de gens qui y arrivent. Alors, pourquoi pas moi ? J’ai eu l’occasion aujourd’hui de redescendre sur terre.
Ceux d’entre vous qui visitent ce blog depuis longtemps, se souviendront peut être de cet éditeur allemand qui m’avait contacté fin 2010 pour publier mon mémoire de DESS écrit en…2001 (voir « édition et destin »). J’avais accepté et reçu deux mois plus tard un exemplaire de cet ouvrage inoubliable (« édition et rectangle »).
Rien dans les mois qui suivirent. Les droits d’auteur ? J’avais lu 12% quelque part, ce qui est plutôt très bien dans le monde de l’édition. J’avais aussi lu que les droits d’auteur n’étaient versés qu’une fois par an.
Rien depuis le début de l’année. Certes, avec un titre aussi accrocheur que « la rédaction de mémoires contentieux en droit de l’urbanisme », je ne m’attendais pas au prix Goncourt, mais quand même, ça m’aurait amusé dans vendre un ou deux.
Aujourd’hui, j’ai reçu le fruit de mon labeur : une facture. Non pas quelque chose que je devrais à l’éditeur, mais un dû. Ils appellent ça une facture… bon.
Net sale price : 36,45€. Il me semblait qu’il tournait autour de 39 €, mais bon, on ne va pas chipoter.
Average book trade discount : 50%. Qu’est ce que c’est que ce machin ? J’me souviens plus.
Basis for calculating the royalty : 18,23€. Ils calculent les droits d’auteur à partir de 50% du prix de vente ? Qu’est ce que c’est que ce truc. Bon, ça fait du 6%, ce qui est plus proche de la norme. Ça veut donc dire 2€ par exemplaires vendus.
Copies Sold : 0. Argh, je n’ai rien vendu.
Royalty : 0x18,23×12%=(roulement de tambour)0
En dessous, deux phrases en anglais que je ne comprends pas trop. La première pour me dire qu’ils vont rien pouvoir me verser (je m’y attendais un peu). La seconde, il me semble que c’est pour me dire qu’il faut bien entendu retrancher la TVA aux droits d’auteur.
Bon, la prochaine fois, promis juré, je lis le contrat avant de signer. Sauf que là, il n’y avait pas de contrat et je n’ai rien signé. Enfin, si, j’ai dû cliquer sur un truc à un moment donné qui vaut échange de consentement. Ah, droit des obligations, quand tu nous tiens… c’était mon cauchemar le droit des obligations, comme quoi.

Edouard

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