Un homme décide de faire tuer sa femme, mais celle-ci se défend et tue son agresseur. La police et son amant enquêtent.
Combien de fois ai-je vu ce film ? La première fois, je devais avoir une dizaine d’années, c’était le temps des VHS et du cinéma de minuit…
Bien entendu je me souvenais de la clef cachée sous le tapis de l’escalier, même si j’avais oublié les détails précis de l’enquête.
Que reste-t-il aujourd’hui du « crime était presque parfait » ? Le charme désuet des années 50 ? La beauté de Grace Kelly ? Certainement. À tout bien regarder, le scénario me semble trop emberlificoté, les ficelles trop grosses et le tout passablement invraisemblable. Le jeu des acteurs fait énormément il est vrai et ils contribuent pour beaucoup à rendre crédible une histoire qui ne l’est pas. La musique n’est pas mal non plus.
Bref, on ne sait pas trop comment ni pourquoi, mais tout ça se tient. Ce n’est certainement pas le meilleur des Hitchcock, il n’a pas la dimension psychanalytique de « psychose » ou des « oiseaux », pas la dimension épique de « la mort au trousses » ou de « l’homme qui en savait trop ».
Aaaargh, c’est énervant, qu’est-ce qui fait le charme de ce film ? Alfred nous emporte, nous mène par le bout du nez, nous donne des explications peu claires qu’on accepte tout de même, car on n’ose pas dire qu’on a pas compris. Tout ça semble simple sur le coup, on est hypnotisé. À la fin, on se réveille, on a déjà presque tout oublié, mais on est satisfait, un plan qui se déroule sans accrocs.
Le génie du maître est peut être là, le pouvoir hypnotique, parler à l’inconscient du spectateur plus qu’à son sens critique, faire naître une incompréhension chez lui, attiser son désir de savoir. Faire de lui un drogué avant de lui apporter la solution. Peu importe sa qualité, son manque est tel qu’il acceptera de sniffer de la farine coupée avec du banania.
Combien de fois encore regarderais je « le crime était presque parfait » ? Jusqu’à ce que je comprenne tout en sachant que je ne comprendrai jamais.
Et pourtant, ça tient… comme par magie. Une petite flamme échappée du cerveau du maître : y a-t-il quelque chose à comprendre dans une flamme ?
Edouard
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