Le jour de ses 100 ans, Allan Karlsson décide de s’évader de sa maison de retraite.
Très bonne accroche, 20 premières pages à pleurer de rire, 100 premières pages vraiment sympa. Les 400 qui suivent sont lourdes, peu crédibles, sans intérêt et la fin ne rachète rien.
Le plan du roman se divise en deux intrigues qui se développent parallèlement.
La première, axée sur le présent, commence en fanfare, on pense à Paasilinna et d’ailleurs, Jonasson site le finlandais à un moment comme pour dire : « non, non, je ne suis pas une version suédoise de l’auteur du lièvre de Vatanen ». Ceci dit, je me souviens d’avoir lu un roman de Paasilinna il y a une bonne quinzaine d’années dans lequel une vieille décidait de s’échapper dans la nature avec son chien (je n’ai pas retrouvé le titre sur internet, si un lecteur de cet article le connaît, je suis preneur).
L’intrigue parallèle raconte le siècle de l’aïeul. Les débuts dans la vie du jeune Allan sont potables, mais après, ça devient vraiment n’importe quoi. Ce qui rend Allan sympathique au début, c’est son comportement tout à fait imprévisible. Il devient assez rapidement une espèce de Forest Gump, expert en explosif, qui croise tous les grands de ce monde : Franco, Churchill, Mao, Truman…qui, évidemment, le trouvent génial et deviennent ses grands amis en trois coups de cuillère à pot. Tous ses « grands » personnages n’ont aucune profondeur et semblent complètement interchangeables. Au bout d’un moment, flanqué du demi-frère quasi demeuré d’Einstein qui lui sert de faire valoir, Allan prend de l’envergure et commence à devenir une sorte d’Indiana Jones, mâtiné de MacGyver. On pouvait s’y attendre, il finira en James Bond.
Vous l’avez compris, les deux intrigues se rejoignent au bout de 500 pages, mais finalement, tout ça aurait pu faire 1000 ou 1500 pages. Il n’y a pas de réelle progression, c’est une succession de sketches. Allan a soi-disant 100 ans, mais il aurait pu en avoir 80 ou 70. Aucune réflexion sur la vieillesse, il semble immortel. Vous me direz que vu sa carrière, rien d’étonnant qu’il finisse en Highlander. Un roman qui a sans doute beaucoup fait rêver dans les maisons de retraite, mais qui pour moi, ne présente pas un grand intérêt (peut être que je suis trop jeune, il faudra que je pense à le relire dans 60 ans). Si ça permet à certaines personnes âgées de s’évader, pourquoi pas, mais je trouve que c’est un peu prendre les vieux pour des débiles.
Finalement, le coffret de Noël aux éditions Pocket, recouvert d’une feutrine qui lui donne une texture de charentaise, est le meilleur résumé qu’on puisse faire de l’ouvrage.
Edouard
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