S’embarquer dans un livre de Reinhardt, c’est entamer un long voyage. D’abord, il est bavard (voir le nombre de pages). Mais peu à peu, le lecteur est entraîné dans un monde fascinant.
David rencontre Victoria à Paris. L’étincelle est immédiate. Elle est DRH dans une multinationale, capitaliste à droite toute. Il est directeur de travaux de la future plus haute tour de France, salarié professant des opinions de gauche. Rien ne les rapproche. Ils sont d’ailleurs mariés tous deux.
Une passion torride et destructrice va les entraîner vers le drame.
Comme dans ses autres livres, l’auteur démonte les mécanismes de l’ultralibéralisme face aux ‘petits’. Son écriture est somptueuse, sa culture immense. Ses personnages pourraient se révéler caricaturaux, et pourtant ils tiennent la (longue) route. Aucune déclaration d’amour, des scènes d’un érotisme que je ne dévoilerai pas, afin d’éviter une fatwa de l’inquisition. À plusieurs reprises, je me suis surpris à proférer ‘quel imbécile’. Quand on a la chance de rencontrer une personne comme Victoria, pourquoi tout détruire?
En refermant le livre, je me suis senti lessivé. Nous vivons une époque formidable.
Amitiés secouées,
Guy
Le système Victoria – Eric Reinhardt – Folio – 611 p.
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