Edition et piège à cons

« J’ai le plaisir de vous informer que notre comité de lecture a accueilli favorablement votre manuscrit. Vous trouverez ci-joint un contrat vous indiquant les détails de notre proposition. »
Quatre secondes de bonheur entre ces mots magiques et le paragraphe 4.
« Le montant de votre participation […] représenterait 2279,40€ (détail hT et TVA dans le contrat ). »
Le 9 novembre, je reçois un nouveau refus poli de l’éditeur qui m’avait donné quelques conseils l’année dernière et auquel j’avais renvoyé mon roman début octobre. Le 10, je décide d’approcher un éditeur en lui envoyant mon manuscrit en Word par internet. Le 18, l’éditeur en question poste ça réponse que je reçois le 21 en rentrant chez moi.
Bien entendu, je ne débourserai jamais 2279,40€ pour me faire éditer et je ne signerai jamais ce contrat. Le butin n’est pas totalement nul cependant :
– Une belle pochette cartonnée ;
– Un joli marque-page ;
– Quatre secondes de bonheur ;
– Un projet de contrat en deux exemplaires avec quelques infos sur ce que pourrait être mon roman une fois édité. Je pourrai m’en servir comme brouillon, pour caler un meuble, pour allumer un feu, pour faire un origami, pour mettre sur le carrelage quand je cirerai mes chaussures…;
Ce n’est pas grand-chose, mais c’est gratuit. Alors, pourquoi s’en priver ?
Pourquoi ne pas signer? Parce que c’est super cher et plus généralement parce que l’édition à compte d’auteur est pour moi un synonyme de piège à cons. Parce que je n’ai pas envie d’éditer pour éditer, parce que je ne suis pas matérialiste et que la possession d’un joli rectangle en papier ne m’intéresse pas en tant que tel.
Le dernier refus précisait « vous ne nous avez toujours pas convaincus ». Je n’avais effectivement pas écrit mon roman pour convaincre tel ou tel éditeur, mais parce que j’avais envie de l’écrire. Que faut-il faire pour convaincre un éditeur ? Être du milieu ? Être célèbre ? Gagner un concours? C’est une idée les concours et justement, ils n’acceptent pas les romans édités. Raison de plus pour fuir l’édition à compte d’auteur.

Edouard

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2 réflexions sur “Edition et piège à cons

  1. Pierre 26 novembre 2012 / 15 h 48 min

    Raisonnement difficile à suivre.
    D’un côté refuser d’être maître de son édition sans se plier au besoin de plaire. De l’autre ne pas admettre que l’éditeur puisse avoir un avis sur le roman et ne pas être convaincu (il serait d’ailleurs intéressant de savoir non pas ce qu’il faut faire pour convaincre mais de quoi l’on doit convaincre : du potentiel commercial du manuscrit, de l’intérêt substantiel ou stylistique de l’œuvre, …).
    Question: s’il n’y a ni plaisir narcissique ou satisfaction égocentrique, ni volonté de plaire ou de « convaincre », pourquoi cherche à publier?

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  2. Doud 26 novembre 2012 / 20 h 40 min

    Bien entendu, si je cherche un éditeur, c’est pour toutes les raisons évoquées dans ta question mais il y en a d’autres. Pour ma part, je pense que c’est le plaisir de convaincre qui domine aujourd’hui même si je n’y pensais pas quand j’écrivais mon roman. J’admets tout à fait que tel ou tel éditeur puisse ne pas être convaincu… convaincre de quoi? Je sais pas si c’est la clef de tout mais je vais y penser. On en parle quand tu veux autour d’une autre boisson alcoolisée au nom évocateur.

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